
Imagens da ruralidade no Cato Maior, de Cícero, e no De Re Rustica, de Varrão Reatino: questões preliminares
Author(s) -
Matheus Trevizam
Publication year - 2011
Publication title -
nuntius antiquus
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2179-7064
pISSN - 1983-3636
DOI - 10.17851/1983-3636.7.2.81-100
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Nous avons pour but, dans cet article, d’établir des comparaisons entre le traitement du thème de la ruralité dans le De re rustica, de Varron, et le Cato Maior, de Cicéron. Le premier texte nous présente une image de la vie et des pratiques rurales qui permet de l’inclure légitimement dans la catégorie de la littérature technique ancienne; il nous montre aussi, clairement, que les Romains du temps de l’auteur ne se consacraient pas toujours en “honnêtes paysans” aux activités de la vie rurale. On peut, en effet, y trouver beaucoup de concessions au luxe, ou à l’amour excessif du gain. Dans le Cato Maior de Cicéron, en revanche, la nature même d’un petit ouvrage qui appartient au groupe des écrits philosophiques de l’auteur et comporte de probables connotations consolatoires pour ceux qui redoutent les douleurs de la vieillesse, contribue à confiner la ruralité dans un rôle qui, quoique n’étant pas mineur, est assurément moins central que celui constaté dans le De re rustica. Pour ce qui est du dialogue cicéronien, en effet, les activités ou plaisirs (uoluptates) de la ruralité constituent, avec autres arguments possibles, la réponse aux griefs de l’inaction et de l’absence de toute jouissance, considérées comme le lot d’une vieillesse difficile: un sage (sapiens) vieillard ne cesse jamais de s’occuper de travailler la terre, dans un souci de production. Ils’engage dans cette activité avec joie, pour son bonheur même. En dernier lieu, nous essayons de montrer brièvementque la structure du Cato Maior, avec, fondamentalement, la partitio exposant d’abord les griefs contre la vieillesse (15), puis les réfutations de ces arguments (15ss.), et ne permettant pas de privilégier les aspects les moins riants de la ruralité: pour cette raison, Cicéron ne fait voir dans cette œuvre, par la “voix” littéraire du personnage de Caton l’Ancien, que les honnêtes et honorables bonheurs qu’est censée procurer l’agriculture.