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The dance of the mind. Physics and metaphysics in Gilles Deleuze and David Bohm
Author(s) -
Alberto Gualandi
Publication year - 2017
Publication title -
veritas
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1984-6746
pISSN - 0042-3955
DOI - 10.15448/1984-6746.2017.2.28508
Subject(s) - metaphysics , philosophy , nothing , epistemology , subject (documents) , dance , cognitive science , psychology , literature , art , computer science , library science
Au delà des différences de terminologie et de background culturel, on essaye ici de montrer que le physicien quantique David Bohm (Wilkes-Barre 1917 – Londre 1992) et le philosophe poststructuraliste Gilles Deleuze (Paris 1925 – Paris 1995) ont visé un but de pensée commun: remplacer l’image classique (mécaniste) de la réalité, encore dominante à notre époque, par une métaphysique finalement en accord avec les concepts et les résultats de la relativité, de la mécanique quantique et de la biologie contemporaine. Pour cesdeux penseurs, le monde des choses bien individuées dans l’espace et le temps, et ordonnées selon des relations mécaniques de cause et d’effet, n’est rien d’autre que l’expression momentanée d’une “Totalité indivise en devenir” qui en constitue le véritable fondement ontologique. Par le moyen de cette nouvelle métaphysique, le monde de l’expérience quotidienne et de la science classique apparaît comme la manifestation explicite ou développée de l’ordre implicite que la totalité indivise contient virtuellement en elle à des niveaux d’enveloppementet d’imbrication toujours plus profonds. Le monde explicite (de la science classique et de l’expérience quotidienne) est le résultat d’un processus de répétition, ralentissement et stabilisation temporelle, déclenché par l’interaction de nos instruments de mesure – appareils techniques, organes sensoriels et moteurs, formes a priori et catégories de l’entendement – avec une totalité mouvante dont le sujet pensant et observant représente un reflet momentané et partial plutôt qu’un fragment solitaire et autonome. En critiquant l’image classique de la correspondance/adéquation entre l’être et la pensée, Bohm et Deleuze montrent enfin que la pensée qui veut saisir cette Totalité en devenirinteragit inévitablement avec elle, en la modifiant, en la recréant, en l’accomplissant dans une direction plutôt qu’une autre. La pensée ressemble ainsi à une danse qui essaye de s’harmoniser avec le flux universel qui l’engendre et l’emporte dans un seul mouvement avec la matière.

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