
Examen de la gestion de l’infection à la syphilis congénitale diagnostiquée avant la naissance
Author(s) -
Margot Rosenthal,
Vanessa Poliquin
Publication year - 2022
Publication title -
relevé des maladies transmissibles au canada
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1719-3109
DOI - 10.14745/ccdr.v48i23a09f
Subject(s) - gynecology , medicine , syphilis , humanities , art , human immunodeficiency virus (hiv) , virology
Contexte : L’incidence de la syphilis chez les Canadiennes en âge de procréer a augmenté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie, avec une résurgence des nourrissons nés atteints de syphilis congénitale. Même s’il existe des lignes directrices pour éclairer l’infection maternelle pendant la grossesse, il existe peu de données pour orienter la gestion dans les situations où le fœtus en développement est gravement atteint. Examen de cas : La patiente s’est présentée au deuxième trimestre de sa grossesse après avoir contracté la syphilis. Des analyses sérologiques positives (titrage du Venereal Disease Research Laboratory [VDRL] de 1:64) et un chancre suggèrent une infection primaire. L’échographie a démontré un fœtus ayant un âge gestationnel de 19+3 semaines atteint d’hydrops fetalis et présentant un cerveau nettement anormal. L’amniocentèse a confirmé une infection congénitale à la syphilis au cours de tests de réaction en chaîne par polymérase. Après un traitement de neuf jours à la pénicilline G par voie intraveineuse, l’état du fœtus s’est détérioré et la famille a finalement choisi une interruption médicale de la grossesse. Discussion : L’évolution de la technologie de l’échographie permet d’identifier les fœtus gravement touchés, qui seraient peut-être venus au monde mort-nés dans le passé. À la suite de la syphiliothérapie courante au moyen de la pénicilline benzathine, ces caractéristiques échographiques anormales peuvent prendre des semaines ou des mois à s’inverser, ce qui pose un défi au niveau du pronostic et du counseling. Les données des rapports de cas suggèrent que le traitement intensif au moyen de la pénicilline par voie intraveineuse peut être efficace dans les cas graves présentant une hydrops fetalis. Conclusion : Ce cas met en lumière la morbidité potentielle de l’infection à la syphilis congénitale et souligne le manque de documentation actuelle. L’échange de renseignements sera essentiel pour construire une base de connaissances moderne sur le traitement de cette maladie ancienne.