
Paradoxes dans l’aide humanitaire
Author(s) -
S. A. Ringel
Publication year - 2018
Publication title -
emulations
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2030-5656
pISSN - 1784-5734
DOI - 10.14428/emulations.004.001
Subject(s) - political science , ethnology , humanities , philosophy , sociology
Boltanski s’appuie sur Kouchner pour dire qu’à « la différence de la justice, l’action humanitaire n’est pas une procédure contradictoire »[1]. Même si Harrell-Bond (1986) et De Waal (1989) avaient démontré que l’aide humanitaire peut être perçue comme étant imposée, ce n’est qu’aujourd’hui que l’argumentation de Boltanski devient bancale. Pourquoi aujourd’hui ? L’introduction de standards afin de pouvoir quantifier des résultats est un mouvement irréversible dans l’aide humanitaire. En exemplifiant ce mouvement, le présent article a pour but de montrer à quel point l’aide peut être vue comme une procédure contradictoire et paradoxale. Dans ce texte, je me réfère avant tout à mon terrain de recherche, à savoir les oppositions de désirs et de croyances dans le secteur de l’aide humanitaire.
[1] Boltanski L. (1993): La souffrance à distance, Morale humanitaire, médias et politique. Paris: Métailié, p.266.