
La justice balzacienne: des tables de la loi aux tables de l’aloi
Author(s) -
Laure Lévêque
Publication year - 2017
Publication title -
non plus
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2316-3976
DOI - 10.11606/issn.2316-3976.v6i12p38-53
Subject(s) - humanities , art , philosophy
C’est l’œuvre de Balzac qui signe véritablement l’entrée de la justice en littérature, laquelle fournit la matière d’une multitude d’intrigues. Nostalgique d’une société organique dont il réfère la perte à l’événement révolutionnaire, Balzac conçoit la justice rapportée à ce moment, synonyme pour lui de bascule d’une société de droit à un ordre de fait que symbolise le contrat, garant d’un nouveau pacte social dont La Comédie humaine passe au scalpel tous les dysfonctionnements. Dès lors, la justice dit-elle le droit ? Pas sûr, à lire les avertissements que professe le duc de Chaulieu dans Les Mémoires de deux jeunes mariées : « Il n’y aura plus que des lois pénales ou fiscales, la bourse ou la vie ». Et l’on peut d’autant plus en douter à voir Vautrin devenir chef de la police ce que le précédent de Vidocq ne peut suffire à expliquer : au-delà du cas particulier, ce sont bien des mutations structurelles que désignent Balzac, celles qui accompagnent l’entrée dans la société civile.