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Le récit de soi : une mémoire au futur
Author(s) -
Moioli Aurélie
Publication year - 2014
Publication title -
orbis litterarum
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.109
H-Index - 8
eISSN - 1600-0730
pISSN - 0105-7510
DOI - 10.1111/oli.12050
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Cet article met en évidence la tension prospective de la mémoire romantique en comparant deux récits autobiographiques – la Konjektural‐Biographie de Jean Paul (1799) et les Ultime lettere di Jacopo Ortis d'Ugo Foscolo (1817). Il montre que le récit de soi pointe vers l'avenir et vers le possible. À rebours du geste rétrospectif qui caractérise traditionnellement l'autobiographie, les œuvres originales de Jean Paul et d'Ugo Foscolo imaginent la vie à venir du je . Elles sont prospectives parce qu'elles relèvent de la « conjecture » et de l'anticipation, de la prophétie et de la promesse. Ce regard prospectif est lié à la présence de la mort qui hante l'autobiographe et le transforme en spectre. La figure du spectre, qui se trouve au croisement d'une réflexion sur le temps et sur l'imagination, permet d’éclairer le fonctionnement complexe de la mémoire – de la mémoire individuelle et collective. Le récit de soi est un espace spectral qui disjoint le temps et qui cependant contient les germes du futur. Cette tension vers l'avenir a un sens éminemment politique et éthique pour Jean Paul et Ugo Foscolo qui écrivent ces vies conjecturales au sortir des révolutions et en réaction aux violences de l'Histoire.

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