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Le monde a changé—peut‐on en dire autant des méthodes utilisées dans la mise en œuvre des procédures analytiques?
Author(s) -
TROMPETER GREG,
WRIGHT ARNOLD
Publication year - 2010
Publication title -
contemporary accounting research
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 2.769
H-Index - 99
eISSN - 1911-3846
pISSN - 0823-9150
DOI - 10.1111/j.1911-3846.2010.01023_16.x
Subject(s) - humanities , political science , philosophy
Les procédures analytiques procurent aux auditeurs un mécanisme d’évaluation de la « vraisemblance » des informations financières, grâce à la comparaison de la performance présentée par l’entité cliente et des attentes découlant de leur connaissance de l’entité cliente, fondée sur l’expérience passée et l’évolution de l’organisation et de son secteur d’activité. Les procédures analytiques diffèrent donc foncièrement des autres procédures d’audit, du fait que la performance de l’entité est envisagée dans une perspective plus large, dans le contexte de son environnement. Cela explique que les procédures analytiques se soient révélées efficientes dans le dépistage des anomalies, et nombreux sont ceux qui affirment que plusieurs des fraudes financières passées auraient été décelées si les auditeurs avaient mis en œuvre des procédures analytiques efficaces. Compte tenu de l’ampleur et de la portée des progrès réalisés au cours de la dernière décennie, les auteurs se demandent si les procédures analytiques ont changé au fil de ces années et, le cas échéant, comment ces changements se sont manifestés. Ils s’intéressent en particulier à l’incidence de « facilitateurs » et d’« inducteurs » de changement importants, comme les progrès technologiques et l’adoption de la loi Sarbanes‐Oxley. Ils comparent également leurs observations aux résultats d’une étude marquante sur les méthodes utilisées dans la mise en œuvre des procédures analytiques, réalisée par Hirst et Koonce (1996) il y a plus de 10 ans. Les auteurs interrogent en entrevue 36 auditeurs (11 chargés de missions, 13 chefs de groupe et 12 associés) provenant tous des Quatre Grands cabinets d’expertise comptable, à l’aide d’un questionnaire structuré. Les données recueillies révèlent certaines similitudes dans les observations lorsqu’elles sont comparées aux résultats des études antérieures (par exemple, les auditeurs continuent d’utiliser des procédures analytiques relativement simples). Toutefois, les auteurs relèvent bon nombre de différences sensibles attestant de l’évolution des méthodes utilisées dans la mise en œuvre des procédures analytiques. Ainsi, par suite des progrès de la technologie, les auditeurs s’appuient maintenant plus largement qu’ils ne le faisaient auparavant sur les données sectorielles et les données des analystes. En outre, les auditeurs disent élaborer des prévisions quantitatives plus précises et utiliser davantage d’informations non financières. Ils semblent également confier plus fréquemment la mise en œuvre des procédures analytiques au personnel d’audit d’échelon inférieur, prennent une quantité plus grande d’informations auprès du personnel non comptable et sont disposés à réduire davantage les tests de corroboration, compte tenu des procédures analytiques mises en œuvre à la phase de planification. Enfin, la loi Sarbanes‐Oxley a favorisé l’augmentation de la prise en compte et de la connaissance des contrôles internes, facteur que l’on estime avoir joué le rôle le plus important dans la recrudescence de l’utilisation des procédures analytiques et le renforcement de la confiance accordée à ce type de procédures.