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Résumé
Author(s) -
Joseph Mallord,
William Turner
Publication year - 1954
Publication title -
acta pædiatrica
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.772
H-Index - 115
eISSN - 1651-2227
pISSN - 0803-5253
DOI - 10.1111/j.1651-2227.1954.tb06846.x
Subject(s) - medicine
Résumé Après avoir observé pendant plus de dix ans des adénites suppurées subaiguës consécutives au coup de griffe d'un chat, nous avons pu, à partir de 1947, les identifier de façon certaine grâce à l'intradermo‐réaction spécifique imaginée par Lee Foshay et en avons donné, avec M. Lamy, M. L. Jammet, L. Costil et P. Mozziconacci, la première description, sous le nom de Maladie des griffes de chat. Peu après, un nombre important d'observations publicées en France, en Suisse, aux Etats‐Unis et dans bien d'autres pays, ont confirmé, élargi et complété nos premières constatations. Nous reprenons ici la description de cette maladie, telle que nous I'ont fait connaître nos 80 observations personnelles et l'ensemble des observations publicées, dont le nombre dépasse largement 300. La maladie des griffes de chat existe dans le monde entier, sous tons les climats, et se voit à tous les âges. Le chat en est le vecteur et l'inoculaleur habituel: le conlact du malade avec un ou plusieurs chals esl certain dans 83 % des cas; la maladie a été inoculée par un coup de griffe de cet animal dans 54 % des cas, par sa morsure dans 6 % des cas, alors que 13 % des malades ont vu apparaître leur lésion autour d'une excoriation par épine, fragment de bois ou de métal, ou d'une piqûre d'insecte. L'existence d'épidémies familiales á l'origine desquelles on retrouve loujours un chat familier confirme encore la valeur de ces données numériques. La transmission de la maladie n'est cependant qu'incompletement connue: 17 % des malades n'ont pas eu de contact avec un chat, 27 % n'ont pas le souvenir d'un traumatisme inoculateur. Le chat ne semble capable de transmettre l'affection que pendant quelques jours ou semaines et reste luimême indemne. La source du virus, son réservoir nalurel, n'ont pas été trouvés. Ce réservoir doit cependant exister, comme le suggère l'observation ici rapportée d'une endémie de 12 cas transmis en cinq ans par les chats d'une petite commune de la banlieue parisienne. Bien que la maladie des griffes de chat soit certainement de nature infectieuse, l'agent pathogène reste à identifier. Mollaret, Bailly, Baslin et Tournier ont indiqué que la maladie est transmissible á l'homme et au singe et qu'elle détermine inconstamment une réaction de déviation du complément avec l'antigène de la lymphogranulamalose inguinale. Ils ont enfin mis en évidence chez le singe el parfois chez l'homme des inclusions cellulaires qui leur paraissent traduire la présence dc virus; nous n'avons pu découvrir et étudier ces inclusions sur nos coupes de ganglions humains. Nous croyons qu'on nc peut être auloriséàélabhr un rapprochement complet avec les virus du groupe ornilhose‐lympho‐granulomatose, en raison des différences morphologiques el surtout de l' échcc des inoculations à l'œuf embryonne. Nous rapportons ici le résullat de nos propres recherches, faites á partir du pus gangliomiaire et de ganglions prélevés à un sladc malheureusement déjà tardif: échec des cultures, sur milieux divers, des inoculalions sur cultures de tissus et sur sae vitellin d'œuf ineubé, échec des inoculations à divers rongeurs et aux singes; par conlre, l'inoculation d'un broyat. ganglionnaire à des rongeurs traités par la cortisone nous a permis d'obtenir des lésions cutanées sans adénopalbie salellite, transmissibles en série mais dont la spécificiré n'est pas certaine. Dans sa forme typique, la maladie des griffes de dial, associe une lésion cutanée d'inoculalion, une adénite régionale et des signes généraux. Le délai d'incubation de l'adénite varie de deux à six semaines. Plusicurs ganglions d'un même groupe, axillaire le plus souvenl, sont atteints, ou parfois deux groupes étagés; de volume très variable, ferme ou flucluante, l'adénile suppure dans la moilié des cas. La lésion cutanée d'inoculation n'esl visible qu'une fois sur deux, sous la forme d'une petite macule on papule souvent précoce et épbémère mais susceptible de réapparaîtrc lorsquc l'adénile se constitue. A ce moment aussi, il est habituel d'observer une poussée fébrile modérée durant une dizaine de jours. L'cvolution est loujours bénigne: que l'adénile disparaisse spontanément ou qu'elle s'évacue par une fistule dont l'aspecl peut évoquer la tuberculose, la guérison est complète en quelques semaines ou quelques mois; une évolution prolongée est exceptionnelle. Les examens hislologiques sont indispensables, et seule l'intradcrmoréaclion peut donner la certitude du diagnostic: l'injection de 1/10 de cc de pus dilué détermine au 3 e ou 4 e jour la constitution d'une papule rosée de diamètre égal ou supérieur à 6 mm, parfois aussi une réaction focale ou générale. Cetle réaction est spécifique, mais peut être en défaut, ce qui nécessile l'emploi de plusieurs antigènes différents; elle est durable. La réaction de déviation du complément n'est pas spécifique et n'est pas loujours positive. l'examen du pus amicrobien ou des froltis obtenus par ponclion ganglionnaire est un élément utile du diagnostic, de mème que la biopsie dans quelques cas. L'hémogramme est peu modifié. Cet ensemble de caractères permet, de dislinguer la maladie des griffes de chat des autres adénites subaiguëe. En l'absence de lésions cutanées d'inoculation, l'adénile à pyrogénes communs, l'adénite tuberculeuse, les maladies de Hodgkin et de Nicolas‐Favre doivent être éliminées d'abord, les lumeurs ganglionnaires, la loxoplasmose acquise, le lymphome giganto‐folliculaire en second lieu. Si l'on observe une adénile associée à une lésion cutanée, on devra établir un diagnoslie avec la tularémie et les autres pasteurelloses, le sodoku, les mycoses. Si l'on observe une polyadénite enfin, la mononucléose infeelieuse, les brucelloses, la maladie de Besnier‐Boeck‐Schaumann doivent être discutées. Un certain nombre de formes eliniques sont actueliement connues. II existe des formes cliniquement inapparentes, des formes prolongées, des formes inguinales qualifiées de pseudo‐vénériennes en raison de leurs circonslances d'appnrition, et des adéniles des griffes de chat, sccondairement surinfeclées par le bacille tuberculcux. Une éruption maculeuse ou un érythème noueux authentique peuvent accompagner l'adénite. Surlout, intéressantes sont les formes eclopiques de la maladie: forme buccopharyngée (associanl une anginc on un abcès pbaryingien à une adénile prélragienne réalisanl une conjonctivite de Parinaud), forme mésentérique (adénile intra‐abdominale simulant, une appendicite), forme thoraciquc (avec atteinte des ganglions médiastinaux ou avec pneumonie alypique). Enfin les formes les plus particulières sont celles qu'accompagnent des accidents neuro‐méningés: encéphalile, myélile, névrite, méningite. Ainsi se multiplient les circonstances dans lesqucllcs le médecin doit songer à la maladie des griffes de chat et demander à l'intradcrmo‐réacfion la confirmation de son hypothèse. Nous précisons les critères de diagnostic de ces formes el rappelons qu'ici comme dans la forme commune le chat paraít êl re le vecteur habituel du virus. L'examen analomiquc d' une adénile des griffes de chat montre généralement plusieurs ganglions d'inégal volume, entourés d'une périadénite lâche et renfermant des zones de suppuration de taille variable. Au microscope, on voil que l'arcbilecture normale du ganglion disparaît et fait place à un granulome inflammaloire juxlaposant des zones d'hyperplasie réticulaire à grandes cellules claires et, des zones d'infiltration par des cellules rondes, des polynucleaires, quelques plasmocyles; ce granulome évoluc vers la constitution de foyers nécrotiques et leur fonte purulente. On constate typiquement une disposition folliculaire: couronne lymphoplasmocylaire, zone de cellules épithelioïdes juxtaposées en palissade et, mêlées de cellules géanles de Langhans, centre nécrotique. L'hyperplasie réliculaire et endothélial très marquée et l'apparition très préeoce de sclérose à la périphérie du granulome doivent être soulignées. Mais cet aspect histologique n'est pas spécifique de la maladie des griffes de chat et se rapproche d'aulres granulomes ganglionnaires (tuberculose, maladies de Hodgkin, de Nicolas‐Favre, de Besnier‐Boeck‐Schaumann, adénites infectieuses diverses el, mycosiques). La lésion cutanée d'inocnlalion est formée d'un granulome analogue à celui du ganglion, avcc la méme hyperplasie réticulaire. L'action du traitement est difficile à juger du fait de la bénignité habituelle de la maladie. La pond ion du ganglion permet d' évacuer le pus et constitue le premier des trailements à metlre en œuvre. Un traitement antibiolique est indiqué si l'adénite ou la fièvre persistent après la ponetion: l'auréomyeine a presque toujours fait cesser la fièvre et, accéléré la guérison de l'adénite; la terramycine, le chIoramphenicol, l' érythromycine ont dounéà d'autres auteurs des résultats analogues. l'exérèse chirurgicale peut etre utile lorsque l'adénite résisle aux antibiotiques. Le traitemenl antibiotique est toujours indiqué dans les formes ectopiques ou compliquées.

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