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Maximes de roman en anthologie: périls et dérives
Author(s) -
Camprubí Carles Besa
Publication year - 1999
Publication title -
orbis litterarum
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.109
H-Index - 8
eISSN - 1600-0730
pISSN - 0105-7510
DOI - 10.1111/j.1600-0730.1999.tb01942.x
Subject(s) - humanities , art , philosophy
S'interroger sur la “mise en liste” par laquelle les anthologies rendent compte de la portée et la valeur des énoncés doxologiques imbriqués dans un roman, revient à poser la problématique du statut lui‐même de la maxime fictionnelle. En effet, alors que, en qualité de “texte dans un autre texte”, la maxime romanesque est moins un genre qu'un type de parole—une force dans le récit qui l'inclut et l'englobe—, dans une anthologie elle devient une forme sans fonction, c'est‐à‐dire un énoncé privé de son énonciation. Les impostures d'une telle approche sautent aux yeux dès que l'on fait une lecture authentiquement fictionnelle de la maxime. L'exemple de Proust, qui a conçu pour son narrateur un discours théorique volontairement imparfait ou incorrect sur le plan idéologique (car ce discours ne s'accorde pas toujours aux épisodes internes du récit), prouve que la maxime ne peut nullement être envisagée en tant qu'élément textuel sécable—en tant qu'énoncé sérieux ou sincère, autosuffisant ou autocommunicatif—, mais comme un “lieu stratégique”—un acte de fiction. Détextualiser la maxime implique donc faire basculer frauduleusement l'esthétique dans l'éthique, la fiction dans l'autobiographie, le vraisemblable dans le vrai.

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