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Québec et la géographie sociale en questions
Author(s) -
VILLENEUVE PAUL
Publication year - 2009
Publication title -
the canadian geographer / le géographe canadien
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.35
H-Index - 46
eISSN - 1541-0064
pISSN - 0008-3658
DOI - 10.1111/j.1541-0064.2009.00234.x
Subject(s) - humanities , philosophy
≪ La vie se déroule, bien sûr, comme un film, mais l'observateur ne peut rien saisir sous cette forme, il doit disposer d'images fixes dont la juxtaposition lui donne l'illusion du mouvement par reconstitution. ≫ (Raffestin 2007, 157)Au début des années 1960, deux révolutions sont en marche, la révolution tranquille au Québec et la révolution quantitative en géographie. Bien qu'en apparence non liés, ces deux épisodes de changement relevaient sans doute d'un même ensemble de valeurs axées sur la modernité. Depuis, les transformations vécues au Québec ont donné lieu à de multiples analyses dont certaines font appel à des considérations géographiques. Des cheminements de recherche, dont le mien, s'inscrivent dans cette mouvance. Une première question portait sur la place du Québec au Canada. Elle a donné lieu à des analyses de la dynamique structurelle des régions du pays. Une deuxième question partait du paradoxe contenu dans l'expression ≪ révolution tranquille ≫: ne mettait‐elle pas en cause, du moins en partie, l'intensification des rapports entre une métropole cosmopolite et une capitale ≪ provinciale ≫? Et cette capitale, malgré son provincialisme, était‐elle capable, troisième question, d'engendrer des mouvements sociaux progressistes? L'odyssée du Rassemblement populaire de Québec, vécue sur le mode de l'observation participante, suggère une réponse modérément positive. Elle suggère également, et c'est la quatrième question abordée ici, que de tels mouvements urbains changent les rapports entre les acteurs qui y participent, peut‐être plus encore qu'ils ne changent le cadre de vie. Du moins, ceci semble être le cas en ce qui concerne les rapports hommes‐femmes. En somme, après plus de quatre décennies, je garde la conviction qu'une pratique ouverte de la géographie sociale peut mener à des connaissances libératrices .