Premium
LE SYSTÈME HISTIOCYTAIRE OU RÉTICULO‐ENDOTHÉLIAL
Author(s) -
CHÈVREMONT Par M.
Publication year - 1948
Publication title -
biological reviews
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 4.993
H-Index - 165
eISSN - 1469-185X
pISSN - 1464-7931
DOI - 10.1111/j.1469-185x.1948.tb00562.x
Subject(s) - microbiology and biotechnology , chemistry , biology
Résumé Après avoir rappelé brièvement la signification et ľimportance des cellules réticuloendothéliales ou histiocytaires, qui sont très répandues et qui, grâce à leurs potentialités multiples, jouent un role considérable dans ľorganisme, à la fois dans les conditions normales et pathologiques, le présent travail résume et situe les principales connaissances qui ont été acquises récemment dans le domaine de la biologie de ces cellules. Tout ďabord, plusieurs caractères cytologiques et propriétés biologiques des histiocytes et macrophages ont pu être précisés ou établis (étude de leur structure et de leurs fonctions en relation avec ľorigine et la localisation; histochimie de leurs lipides; athrocytose et phagocytose; absorption et stockage de vitamines, etc.). Un nouveau type ďhistiocyte a été individualise et décrit: les histiocytes graisseux , ďoù dérivent les cellules adipeuses de la graisse de formation secondaire. Les cellules histiocytaires présentent aussi la propriété importante de pouvoir se former de novo , à partir de cellules ďun tout autre type; c'est la transformation histiocytaire . Celle‐ci se produit in vitro , aux dépens de lymphocytes, de cellules du type fibrocytaire des souches de cæur ou de tissu conjonctif, de mésenchyme, ďentoblaste vitellin, de fibrocytes du tissu sous‐cutanéà différents âges, ďéléments des muscles squelettiques ou lisses, de cellules de Schwann. Cette transformation spontanée est particulièrement fréquente dans les cultures non repiquées de muscles squelettiques ou de conjonctif. On peut provoquer expérimentalement la transformation histiocytaire in vitro par des moyens variés et avec des résultats divers. Des substances chimiques pures se sont révélées actives; ce sont ľarsenic (sur les fibrocytes de souches), le sulfate ďatropine (sur les cultures de cceur ou de mésenchyme) et surtout des ammoniums quaternaires du groupe de la choline (sur des cultures ďentoblaste vitellin de la vésicule ombilicale) et la choline et ľacétylcholine (sur des cultures non repiquées de muscles squelettiques ou de conjonctif sous‐cutané). Ľimportant problème du déterminisme de la transformation histiocytaire spontanée a étéétudié. Dans le cas des cultures de tissu conjonctif sous‐cutané et dans celui des cultures de muscles squelettiques, c'est la choline qui est le facteur déterminant de la transformation in vitro des éléments conjonctifs ou musculaires en macrophages. Des ‘facteurs cellulaires’ , encore peu connus, jouent un rô1e dans ces processus; ľétat de la cellule appelée à se transformer intervient. La transformation histiocytaire peut aussi se produire in vivo au cours de divers phénomènes (nombreuses réactions inrlammatoires localisées ou généralisées; dégénérescence et reagénération des muscles; certaines tumeurs musculaires, etc.). II est possible que ce soit également la choline qui intervienne in vivo . Plusieurs arguments en faveur de cette thèse sont cités, mais les recherches doivent être poursuivies pour tenter de déceler les substances éventuellement en cause dans divers cas. De la choline peut apparaître et se former secondairement au niveau des tissus, dans différentes circonstances, in vivo et in vitro . Ľaspect de cellules épithélioïdes et de cellules géantes que prennent dans certains cas des cellules histiocytaires, est probablement déterminé par des substances chimiques, peut‐être avec ľinfluence favorisante de la sous‐oxygénation locale. Dans la tuberculose, il semble bien que leur formation soit due à des substances protéidiques insolubles provenant des bacilles de Koch. La notion nouvelle de ľétat histiocytaire est exposée. C'est ľétat cellulaire particulier que beaucoup de cellules différenciées et de types divers prennent en se changeant en histiocytes et macrophages. II est caractérisé surtout par son aspect fonctionnel. Parce que, pour différentes raisons, il est erroné et prête à confusion, le terme ‘réticuloendothélial’ doit être abandoné. II vaut mieux dire: système histiocytaire , cellules histiocytaires. Enfin, une conception générale nouvelle du fonctionnement du systeme histiocytaire est proposée.