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LA CHRONAXIE EN BIOLOGIE GÉNÉRALE
Author(s) -
LAPICQUE. Par LOUIS
Publication year - 1935
Publication title -
biological reviews
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 4.993
H-Index - 165
eISSN - 1469-185X
pISSN - 1464-7931
DOI - 10.1111/j.1469-185x.1935.tb00494.x
Subject(s) - humanities , philosophy , physics , microbiology and biotechnology , biology
Sommaire. I. Les muscles lents d'Invertébrés comparés aux muscles rapides de la Grenouille et de l'Homme, sous le double point de vue de leur contractilité et de leur excitabilitéélectrique, ont fait naître l'idée de la chronaxie, c'est‐à‐dire d'une unité de temps particulière à chaque tissu, réglant simultanénent ses divers processus. II. Une telle unité de temps s'obtient avec une grande précision sur le phénomène artificiel qu'est l'excitation électrique, en considéiant pour chaque tissu la façon dont l'intensité liminaire varie en fonction de la durée de passage du courant. Cette relation s'exprime par une courbe qui est remarquablement sem‐blable d'un tissu à un autre, sous réserve d'un ajustement convenable de l'éhelle des durées. En prenant conventionnellement pour repère la durée correspondant au double de l'intensité liminaire pour les temps très longs, on obtient la chronaxie sensu‐stricto. III. La conception générale de la chronaxie se vérifie chez les végétaux doués de mouvement, notamment entre deux espèces de Sensitives. Mais la relation de la chronaxie au mouvement n'est pas la même de Sensitive à muscle que de muscle à muscle; ce qui se comprend quand on considère la façon différente dont le mouvement dans les deux cas est lié au processus fondamental de l'excitation. IV. Pour un muscle squelettique de Vertébré, la chronaxie est la même que celle du nerf qui l'anime. Cet isochronisme est une condition nécessaire pour la transmission de l'excitation du nerf au muscle, car chaque fois qu'une perturbation quelconque, intoxication, fatigue, etc., altère soit le muscle, soit le nerf de façon à produire entre eux une différence importante de chronaxie, la transmission est arrêtée. L'action du curare, en particulier, consiste à augmenter la chronaxie musculaire. V. Les auteurs qui ont cru pouvoir assigner au muscle normal une chronaxie notablement plus grande que celle de son nerf ont eu affaire à de fausses chronaxies, cffet des électrodes trop larges qu'ils employaient. Un raisonnement physique assez simple explique cet effet. En tout cas, le caractère erroné des indications fournies par les électrodes larges apparaît clairement dans ce fait, que ces électrodes n'indiquent aucune différence dans l'excitabilité pour les muscles lents ou rapides. VI. Diverses objections secondaires contre l'isochronisme et le mécanisme chronaxique de la curarisation sont discutées. VII. Le mouvement le plus simple, tel que la rétraction d'un membre, suppose un choix entre extenseurs et fléchisseurs; la disposition anatomique des éléments nerveux ne fournit pas d'explication de ce choix. Mais l'expérience montre, quand la moelle a gardé ses connections fonctionnelles avec les centres encéphaliques, une différence de chronaxie importante et systématique, entre les motoneurones des fléchisseurs, d'une part, des extenseurs, d'autre part. L'influx nerveux peut donc être aiguillé par isochronisme dans l'un des systèmes et arrêté dans l'autre par hétérochronisme. Cette différence de chronaxie résulte d'une action des centres encéphaliques sur les neurones médullaires (subordination); cette action varie en grandeur et même en signe suivant des influences réflexes ou psychomotrices; l'aiguillage chronaxique est donc essentiellement variable et peut expliquer la diversité des réactions animales.

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