L'Afrique face aii futur: L'Afrique va‐ t‐elle vers une catastrophe écologique à l'horizon 2025 ? Quelles options stratégiques prendre ?

Résumé: L'exploration du futur est certes un exercice peu courant dans l'histoire de l'encadrement du développement en Afrique, mais elle est en train de s'imposer comme le moyen par lequel les communautés africaines pourront s'approprier leur avenir. le construire et le dominer. II est bien connu qu'en dernier ressort, le pouvoir appartient à celui qui aura réfléchi par anticipation. Personne ne peut non phis nicr la préséance de la réflexion sur l'action et celle du cadre conceptuel sur les opérations. L'entrée dans le sujet s'est faite par l'intermédiate d'un essai de rétrospective environnemntale vu sous le triple angle des facteurs de risques, des problèmes induits et de l'impact des politiques passées et en cours sur l'état de la ressource environnementale. Puis, des éléments ont été proposés pour tenter de répondre aux questions de l'éditeur: l'Afrique va t‐elle vers une catastrophe écologique à l'horizon 2025 ? Quelles stratégies privilégier ? Pour y répondre, il nous est apparu opportun de montrer qu'il y a une pluralité de futurs dans le champ du possible. En d'autres termes, nous avons estimé nécessaire de l'appeler que l'avenir reste ouvert. De ce fait, à partir de quatre incertitudes critiques prises deux à deux: La conscience écologique, «la productivité» des agrosystèmes, la capacité de lutte contre la pauvreté et la coopération internationale — nous avons élaboré l'ossature de quatre scénarios applicables à l'échelon national et qui pourraient l'étre aussi à la majorité des pays africains. Ce sont par ordre de présentation: Scénario 1: Oraison pour la mort de deux frères jumeaux, le Doumier et le Kanté Scénario 2: Le Framiré danse au son de l'hymne national Scénario 3: L'arrogance de l'Eucalyptus Scénario 4: Les noccs du Fraké et du Teck Enfin, pour tenter d'éviter la catastrophe et améliorer le sort de l'environnement en Afrique, trois directions ont été mises en évidence, qui interpellent et renvoient aux fondcments du développement humain durable: la première concerne l'indispensable consensus autour d'un minimum d'objectifs de long terme, une sorte dc projet de société dont il est nécessaire de se doter. La deuxième met l'accent sur un enjeu majeur: l'éducation, la recherche scientifique ct technologiquc. La troisième direction enfin, qui rélève du pur bon sens, suggère que l'on capitalise l'immense expérience des femmes africaines dans la gestion de l'environncment et des ressources naturelles. Abstract: Exploration of the future is not a very common development management exercise in Africa, but is becoming increasingly widespread as the means by which African communities can assume responsibility for their future, shape it and control it. It is well known that power lies with those who think ahead of events. It is undeniable that reflection takes precedence over action and the conceptional framework over operations. The subject was approached from a tentative environmental review, from three standpoints, namely risk factors, problems generated and the impact of past and on‐going policies on the environment. Then attempts were made to provide possible answers to the editor's questions: Consequently, on the basis of four critical uncertainties considered in pairs ‐ ecological awareness, the productivity of the agrosystems, the capacity for poverty alleviation, and international cooperation ‐ we prepared a framework of four scenarios applicable at national level and also to the majority of African countries. These are, by order of presentation: Scenario 1: Funeral oration for twin brothers: Doom and Shea. Scenario 2: The Framire dances to the sound of the national anthem. Scenario 3: The arrogance of the Eucalyptus. Scenario 4: The marriage of the Frake and Teak. Finally, in an attempt to avoid disaster and improved the fate of the environment in Africa, three directions were highlighted which call on, and refer back to, the bases of sustainable human development: the first concerns the vital consensus around a minimum of long‐term objectives, a sort of future plan which is necessary. The second focuses on a major challenge: education, scientific and technological research. Finally, the third direction which is a matter of common sense, suggests that we make use of the vast experience of African women in the management of the environment and natural resources.