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Pourquoi seules les villes sont‐elles qualifiées d'intelligentes? Un vocabulaire du biais urbain
Author(s) -
Shearmur Richard,
Charron Mathieu,
Pajevic Filipa
Publication year - 2019
Publication title -
the canadian geographer / le géographe canadien
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.35
H-Index - 46
eISSN - 1541-0064
pISSN - 0008-3658
DOI - 10.1111/cag.12573
Subject(s) - humanities , political science , philosophy
Depuis 2010, le terme « ville intelligente » (ou « smart city » en anglais), terme vague qui renvoie à l'intégration croissante des technologies de l'information aux processus de gestion urbaine et, parfois, aux pratiques sociales et communautaires associées, est beaucoup utilisé. Or, l'adjectif « intelligent » n'est associé qu'aux villes: par implication les non‐villes (soient les régions rurales ou périphériques) ne sont pas intelligentes. Dans cet article, nous décrivons comment le terme « ville intelligente » est utilisé et montrons que des processus semblables à ceux qui rendent les villes « intelligentes » se déploient en dehors des villes. Réserver l'adjectif « intelligent » aux villes reflète donc un biais, soit le même biais qui n'associe l'innovation et la créativité qu'aux villes. En tant que géographes, nous avons pris conscience de nos biais disciplinaires coloniaux et sexistes. Cet article démontre qu'un biais urbain demeure présent et il suggère d'en prendre conscience afin de modifier notre manière de penser les différents territoires.