DIMENSIONS OF PHONETIC SYMBOLISM

Constatant, dans la littérature, la relative absence de conceptions théoriques qui rendent vraiment compte de la nature du symbolisme phonétique et la pauvreté des résultats expérimentara, l'A. propose une nouvelle formulation du phénomène et présente, dans cette perspective, deux expériences. La première consiste à demander aux sujets une description spontanée des référents qu'évoquent pour eux 30 sons sans signification linguistique. Les propriétés expressives fondamentales qu'on peut considérer comme les dimensions essentielles du symbolisme phonétique sont déjà manifestes dans les descriptions spontanées des référents, qui correspondent principalement à des réponses “physiognomiques”, des onomatopées et des homophonies. Dans la seconde expérience, on utilise les mêmes stimuli et l'on demande aux sujets de répondre en fonction des six dimensions expressives que l'analyse de la première recherche a mises en évidence dans les descriptions spontanées. Le fait de spécifier les dimensions des propriétés expressives qui étaient masquées dans les réponses de la première recherche, entraîne un plus large consensus autour de ces dimensions. Si l'on compare les réponses obtenues au Japon à celles qui, avec les mêmes conditions expérimentales, ont été obtenues de sujets américains, on observe un consensus identique, bien que l'accord ne soit pas total pour toutes les dimensions. Ces résultats semblent confirmer la pertinence de l'hypothèse déjà ancienne d'Heinz Werner sur la genèse du symbolisme phonétique, qui reposerait sur des liens synesthésiques diffus entre son et sens, établis à partir d'expériences “physiognomiques” par une activité de schématisation.