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Le caractère individuel, une notion transversale chez Rousseau
Author(s) -
Lébre Jérôme
Publication year - 2002
Publication title -
orbis litterarum
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.109
H-Index - 8
eISSN - 1600-0730
pISSN - 0105-7510
DOI - 10.1034/j.1600-0730.2002.570602.x
Subject(s) - humanities , philosophy
Le caractère est une marque distinctive, qui ne devient cependant réelle et visible que dans un acte (la caractérisation). Cet article se propose d'étudier le rôle de ce dynamisme chez Rousseau. Le dualisme entre l' âme et le corps exige que le corps se caractérise en s'exerçant, que l'âme se caractérise en s'instruisant, mais aussi que l'âme, par son activité propre , se différencie du corps et s'affirme comme esprit . L'activité spirituelle, verra‐t‐on ensuite, consiste justement à dégager et déterminer des caractères (sensibles, génériques et individuels). Le caractère individuel apparaîtra alors comme le point d'articulation entre la force naturelle du corps et la forme sociale de l'âme. Son développement expliquera les exigences fondamentales de l' éducation , qui s'élève au‐dessus de l'exercice et de l'instruction.On saisira alors mieux pourquoi l'homme naturel est sans caractère et pourquoi l'homme social a toujours, fondamentalement, bon caractère; comment naissent les grands caractères et les caractères affreux; et pourquoi Rousseau critique la philosophie, cette caractérologie dominée par l'intérêt social, au profit d'une démarche d'observation qui porte sur des individus en plein changement: art premier de l'éducateur comme du législateur, l'observation des caractères permet de saisir l'amour et la sociétéà la naissance, c'est‐à‐dire au moment ou les âmes conviennent entre elles.