
De la Mondialisation des Terres a la Individualisation des Profits: Quand l'accaparement des Terres Redefinit les Structures Sociales dans la Vallee du Fleuve Senegal
Author(s) -
Tandian Aly
Publication year - 2016
Publication title -
proceedings of the african futures conference
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2573-508X
DOI - 10.1002/j.2573-508x.2016.tb00061.x
Subject(s) - political science , humanities , art
Résumé Au cours des dernières années, des populations africaines sont lourdement affectées par la course des firmes étrangères pour acquérir d'énormes surfaces agricoles dans leurs territoires. Face à une telle situation, exacerbée par la raréfaction des terres arables, et pour assurer leur sécurité alimentaire, certains pays riches dépendant des importations alimentaires ont développé des stratégies d'externalisation de leurs productions. De nombreux pays du Nord, du Golfe et d'Asie ont ainsi cherché à se doter d'enclaves agricoles en dehors de leurs frontières pour parer aux conséquences d'une insuffisance de leurs productions agricoles face à une demande intérieure croissante. Une telle situation est perçue par certains comme une opportunité pour accroître la productivité, moderniser l'agriculture locale, développer des infrastructures rurales, des devises et des emplois car, en Afrique, les investisseurs étrangers visent de grosses surfaces qui peuvent être cultivées industriellement. Toutefois pour les populations locales, l'arrivée de ces derniers est un prétexte pour les spolier de leurs terres et de les exposer dans une marginalisation. Dans la vallée du fleuve Sénégal, l'arrivée des investisseurs étrangers et avec comme conséquence l'accaparement des terres a entrainé des mouvements de révolte tout en remodelant le système foncier local en rapport avec la structure sociale endogène. Dans le cadre d'une approche socioanthopologique, nous envisageons de prendre à témoin des populations locales à partir d'entretiens individuels et collectifs pour visibiliser le besoin d'un investissement responsable, mentionner la rupture d'un héritage foncier et signaler comment les populations locales ne tirent que des revenus marginaux de l'accaparement de leurs terres par les investisseurs privés.