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Les Mécanismes Traditionnels de Résolution des Conflits: Le Rôle des Femmes des Bois Sacrés dans la Résolution du Conflit de Casamance
Author(s) -
Diedhiou Paul
Publication year - 2016
Publication title -
proceedings of the african futures conference
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2573-508X
DOI - 10.1002/j.2573-508x.2016.tb00025.x
Subject(s) - humanities , political science , art
Résumé Différentes approches de résolution des conflits ont été mises en œuvre pour instaurer une paix définitive au Sénégal, pays en proie à une rébellion de plus de trente ans. Depuis les années 1990, et plus particulièrement les années 2000, tout se résume aux mécanismes traditionnels de résolution des conflits, concept qui renvoie à cette notion onusienne de peace‐building vulgarisée dans An agenda for peace (1995) par Boutros Boutros Ghali, alors Secrétaire général des Nations Unies. Cette étude qui porte sur les femmes des bois sacrés, communément appelés kusana pluriel de husana, fromager en joola cherche à appréhender la portée et les limites des outils ou modèles utilisés par les acteurs des sociétés civiles qui s'appuient sur ces femmes dans le cadre de la résolution du conflit de Casamance. Se fondant à la fois sur les méthodes quantitatives et qualitatives, les chercheurs de l'équipe de recherche ont cherché à transcender les approches développées jusqu'ici par certains politologues qui qualifient les manifestations relatives aux processions et aux levées mystiques de folklore. Autrement dit, pour ces derniers (Foucher 2005; 2009 et Marut 2009; 2010), les traditions ou les bois sacrés s'avèrent inefficaces car le conflit de Casamance est moderne et non traditionnel. Certes, le conflit de Casamance s'inscrit dans les sources et ressources modernes, mais toujours est‐il qu'il faut prendre en compte la dialectique micro/macro en considérant cette crise comme un phénomène social total. Tout en reconnaissant les limites des mécanismes traditionnels de résolution des conflits, cette étude a tenté de montrer que ces méthodes (jadis et encore) utilisées dans les villages pourraient régler les litiges engendrés par ce conflit (de Casamance) dans les différentes localités de la région où la question foncière constitue une bombe à retardement. En plus, les résultats de ce travail ont montré comment les cérémonies de bukut (circoncision en joola) ont contribué au retour des réfugiés et/ou déplacés dans les villages de Youtou et de Kahène (département d'Oussouye, commune de Santhiaba Manjaque). Quand bien même que le discours du MFDC s'inscrit dans une modernité, l'on ne doit pas perdre de vue que les nationalistes du mouvement indépendantiste ont instrumentalisé la question des terres dans les villages. C'est peut‐être à ce niveau que le peace‐building comme méthode de résolution des conflits trouvera toute sa plénitude et son caractère opératoire.

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