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Les Obstacles au Processus de la Paix en Casamance
Author(s) -
Gassama Ibrahima
Publication year - 2016
Publication title -
proceedings of the african futures conference
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2573-508X
DOI - 10.1002/j.2573-508x.2016.tb00023.x
Subject(s) - humanities , political science , philosophy
Résumé Le Sénégal, pays en proie à une rébellion dans sa partie méridionale, vit une situation de ni guerre ni paix. De son déclenchement le 26 décembre1982 à nos jours, aucune négociation n'a été engagée entre les différentes parties en conflit, à savoir le MDFC et L'Etat. C'est l'intérêt de cette étude, qui, à partir d'une enquête qualitative auprès des différents médiateurs, facilitateurs, combattants, a décelé les entraves à plusieurs niveaux et à plusieurs époques correspondant aux différents régimes qui se sont succédés. Sous Abdou Diouf, la banalisation du conflit (perçu comme un mouvement spontané d'hommes et de femmes égarés) et l'utilisation de la force constituaient dès le départ un obstacle car rejetant toute forme de dialogue avec ceux qu'il qualifiait d'oiseaux de mauvais augure. Mais même quand il a décidé d'entreprendre les négociations, il va s'appuyer sur des intermédiaires. Ce foisonnement d'acteurs, tous responsabilisés par le pouvoir a constitué un obstacle. Dans sa tentative de régler le conflit de Casamance, le président Wade a cherché à rompre avec le « système » d'Abdou Diouf qui n'a obtenu que des cessez‐le feu souvent remis en cause. Sous son magistère, le conflit est devenu un marché où interviennent plusieurs intermédiaires qui cherchent à s'accaparer la manne financière de l'Etat et des bailleurs. L'utilisation de l'argent comme forme de corruption est un des éléments qui a plombé le processus de paix à cause de cette économie de guerre. Macky Sall préfigure une nouvelle approche et fait appel à des cadres et leaders politiques. Il convient de noter que le silence assourdissant que son régime adopte comme stratégie constitue un obstacle. Mais un des obstacles demeurent l'argumentaire politique qu'avance le MFDC. Sur ce, la posture des présidents des différents régimes demeure la même: on peut négocier sur tout, sauf de la question de l'indépendance. N'est‐ce pas là un obstacle quand on sait que c'est cet argumentaire qui constitue la revendication fondamentale? Ne faudrait‐il pas négocier sur tous les sujets comme l'ont suggéré les participants au Kasumay Forum? Si les obstacles se situent au niveau de l'Etat, il faut également souligner que les divisions du MFDC constituent un obstacle car le mouvement n'a plus un leader qui puisse fédérer les différentes factions.

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