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Le Tourisme: Un Ressort pour la Culture Comme Pilier du Développement Durable. Les Exemples du Sénégal et du Mali.
Author(s) -
Doquet Anne
Publication year - 2016
Publication title -
proceedings of the african futures conference
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2573-508X
DOI - 10.1002/j.2573-508x.2016.tb00014.x
Subject(s) - humanities , political science , art
Résumé La réflexion internationale en matière de développement durable, fondée au départ sur le thème de l'environnement, s'est ouverte dans la seconde moitié des années 1980 autour de trois dimensions: sociale, économique et environnementale. La culture faisait alors l'objet d'une redéfinition et d'une réflexion sur son lien au développement. La protection de la diversité culturelle comme patrimoine mondial allait devenir une condition essentielle de la durabilité du développement, d'où l'apparition de la culture dans l'Agenda 21 et son érection, lors du Sommet mondial de Johannesburg, au rang de 4ème pilier du développement durable. Diversité culturelle, industries culturelles et articulation aux politiques multisectorielles ont alors constitué les trois mots‐clés de l'inscription de la culture dans le développement durable. Ce papier veut montrer, à partir des cas sénégalais et malien, en quoi cette option tripartite a favorisé le rapprochement des secteurs de la culture et du tourisme en les inscrivant dans la durabilité. Le Sénégal s'est longtemps présenté comme une destination balnéaire tropicale répondant à la promotion du tourisme de masse. Mais au début des années 2000, le secteur est marqué par une perte de compétitivité et de piètres performances. Le gouvernement de l'alternance a alors contribué à transformer la façon de concevoir le tourisme, avec l'émergence d'une réflexion sur un tourisme durable, sain et de qualité. Pour répondre à la fois à un besoin de diversification touristique et aux exigences internationales en matière de développement, le Sénégal a alors eu intérêt à croiser ses options de développement touristique avec celles du domaine culturel. On peut considérer que le tourisme a pris appui sur la culture pour parvenir à se redresser. Mais la culture avait aussi à gagner en s'engageant dans cette liaison inédite. Du côté malien, le secteur touristique constituait, avant son effondrement durant la crise, la troisième rentrée de devises du pays. Le dynamisme du secteur touristique dans les années 2000, ses retombées financières et les mesures prises pour l'encadrer et le développer, montrent la prégnance de la raison économique dans les politiques touristiques maliennes. Or le tourisme malien s'est toujours défini comme culturel. Le tourisme a alors fait office de tampon contre les défenseurs ardus de la culture en prônant sa commercialisation en correspondance aux recommandations internationales. Mais s'il semble évident que le tourisme malien s'est largement nourri de la culture, on peut renverser l'argument et affirmer que le modèle de culture malien à l'international est également redevable au tourisme. L'histoire des politiques culturelles et touristiques est ainsi faite de croisements permanents. De part les options touristiques prises dès les indépendances, les politiques culturelles et touristiques ont flirté sur un beaucoup plus long terme au Mali qu'au Sénégal. Néanmoins, les recommandations internationales pour le développement durable se sont faites selon des critères rendant le couple culture/tourisme profitable. Dans les deux pays, les politiques publiques des deux secteurs ont été amenées à se croiser et à se (re)construire ensemble, dans des stratégies avantageuses pour la durabilité du tourisme, mais aussi de la culture.

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