
Troubles psychotiques et troubles du sommeil : revue de la littérature
Author(s) -
Magalie Lussier-Valade,
Alex Désautels,
Roger Godbout
Publication year - 2020
Publication title -
santé mentale au québec
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.159
H-Index - 11
eISSN - 1708-3923
pISSN - 0383-6320
DOI - 10.7202/1073528ar
Subject(s) - humanities , medicine , philosophy
Contexte La disparition de la nomenclature des troubles du sommeil dits primaires ou secondaires, rendue obsolète par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), représente bien l’engouement académique actuel pour ce domaine de recherche. Il est de plus en plus reconnu que les troubles du sommeil sont plus que de simples conséquences d’un trouble psychiatrique et qu’ils peuvent persister malgré un traitement adéquat de la condition comorbide et même précéder ou exacerber cette dernière. Les troubles du sommeil dans les troubles psychotiques, très fréquents, sont donc devenus un sujet d’actualité, représentant une cible d’intervention jusqu’ici sous-estimée. Objectif Cet article vise à présenter l’état des connaissances actuelles sur la relation entre les troubles du sommeil et les troubles psychotiques ainsi que sur l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour traiter les troubles du sommeil dans ce contexte. Méthode L’article fait une recension narrative de la littérature pour décrire la relation bidirectionnelle entre la psychose et les troubles du sommeil, les corrélations cliniques et les traitements ciblant l’insomnie chez les patients psychotiques. Résultats Malgré la présence d’une relation entre les troubles du sommeil et les troubles psychotiques, les mécanismes neuronaux, hormonaux et socioculturels régissant cette relation demeurent encore incertains. Bien que l’association reliant les troubles du sommeil et les troubles psychotiques demeure à clarifier, les études démontrent qu’elle serait bidirectionnelle et peut engendrer un cercle vicieux où ces deux composantes s’aggravent mutuellement. Dans ce contexte de comorbidités, les modèles unifiés en TCC deviennent un traitement de choix, à condition d’adapter les protocoles de TCC pour insomnie (TCC-i) à une population avec trouble psychotique (TCC-ip). Conclusion Malgré la complexité de la relation entre les troubles psychotiques et ceux du sommeil, la TCC-i a été démontrée efficace pour traiter les troubles du sommeil dans une population psychotique et pourrait, dans certains cas, permettre d’alléger la symptomatologie psychotique. De futures études sur ce domaine pourraient permettre le développement de protocoles de thérapie cognitivo-comportementale pour les troubles du sommeil mieux adaptés à la population avec troubles psychotiques.