Pour des initiatives continentales ou régionales

Si le pape François ne désire pas « remplacer les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires » ( Evangelii gaudium , n. 16), c’est qu’il souhaite renouer avec la pratique en cours à l’époque antique et patristique des initiatives continentales ou régionales. Une telle « décentralisation salutaire » réclamée par le souverain pontife argentin peut être réfléchie et encouragée par les Facultés de théologie à travers le monde, conçues par le même François comme des « laboratoires culturels providentiels » ( Veritatis gaudium , n. 3). Ecclésiologiquement, elle s’appuie sur la nécessaire inculturation diversifiée de l’Évangile déjà envisagée par ses prédécesseurs Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, notamment à propos des formes de piété populaire spécifiques aux régions du globe. Elle peut s’exercer de manière instituée par la tenue encore plus régulière de Synodes régionaux ou continentaux, dont les options en matière de théologies des sacrements, des ministères ou des structures pourraient jouir d’une certaine autonomie — comme c’est d’ailleurs déjà le cas entre les Églises catholiques de rite oriental et latin.