
Cet amour de père, gardien du gynécée
Author(s) -
Anne Marie Miraglia
Publication year - 2016
Publication title -
etudes françaises/études françaises
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.1
H-Index - 4
eISSN - 1492-1405
pISSN - 0014-2085
DOI - 10.7202/1035540ar
Subject(s) - humanities , art
La représentation du père est au coeur de cette étude de L’amour, la fantasia (1985) et de Nulle part dans la maison de mon père (2007), deux romans autobiographiques d’Assia Djebar, romancière d’origine algérienne et membre de l’Académie française de 2005 jusqu’à sa mort en 2015. Cette analyse examine la personnalité de Tahar, son évolution, l’influence qu’il a exercée sur sa fille, dans des circonstances différentes de sa vie, et notamment dans ses rapports avec la gent masculine. Tiraillée entre sa soif de liberté et son amour pour son père, la narratrice de Djebar compare Tahar à d’autres figures paternelles, européennes et arabes, en Algérie. Éduquée en français grâce à ce père culturellement hybride, Fatima exprime sa reconnaissance tout comme ses regrets, dont son aliénation vis-à-vis des autres femmes arabes, son manque de maîtrise de la langue arabe et la rigueur puritaine du père censeur, entrave à son plein épanouissement.The representation of the father figure is at the heart of this study of L’amour, la fantasia (1985) and Nulle part dans la maison de mon père (2007), two autobiographical novels written by Algerian novelist Assia Djebar, member of l’Académie française from 2005 to her death in 2015. This analysis will focus on the personality of Tahar, his evolution and his influence on his daughter at different periods of her life, in particular, with respect to her relationship to boys and men. Torn between her quest for freedom and her love for her father, Djebar’s narrator compares Tahar to other father figures in Algeria, both European and Arab. Educated in French thanks to her culturally hybrid father, Fatima expresses her gratitude as well as her regrets, notably her alienation vis-à-vis Arab and Berber women left behind, her inability to master the Arabic language and her puritan censoring father, a constant obstacle to her emancipation