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Sand et Djebar : sur la voie (voix) de Shéhérazade
Author(s) -
Monia Kallel
Publication year - 2011
Publication title -
études littéraires/etudes littéraires
Language(s) - English
Resource type - Journals
eISSN - 1708-9069
pISSN - 0014-214X
DOI - 10.7202/1007177ar
Subject(s) - art , humanities , philosophy
En partant des travaux récents sur la notion fort complexe de voix (émission sonore, pensée silencieuse, mode d’existence, et « souffle » créatif), l’article se propose d’examiner deux romans, Consuelo de George Sand (1844) et Loin de Médine (1991) d’Assia Djebar. L’aventure littéraire des deux romancières prend son origine dans la tradition lyrique (qui remonte à Platon et passe par Rousseau), et s’articule sur le mode de la perte conformément à la tradition (occidentale et orientale) incarnée par de nombreuses figures féminines (Shéhérazade, Ondine, Orphée, Marsyas, Mélusine). Les deux femmes croient au pouvoir de la parole, libératrice, unificatrice et re-fondatrice du monde plein des origines. Cette foi commune se traduit par l’omniprésence de la voix (organe, schème et métaphore de l’écriture) et l’attention portée aux vibrations du corps. Les deux fictions contreviennent aux lois traditionnelles de la mimesis proposant ainsi une autre voie (voix) de l’engagement (éthique et esthétique).Starting with recent studies into the very complex notion of voice (be it a sound output, a silent thought, a way of life or a creative « breath »), this article seeks to explore the literary paths of two female authors : George Sand through her 1844 Consuelo, and Assia Djebar through her 1991 Far from Medina. Their paths originate in the lyrical tradition of Plato through Rousseau and hinge on loss as defined in the (occidental and oriental) tradition of many female characters such as Sheherazade, Ondine, Orpheus, Marsyas and Melusine. Both authors share a faith in the liberating and unifying power of speech, a power able to recast the original World. As a result, both authors give prominence to voice (as the organ, scheme and metaphors of writing) and to our body’s vibrations. Both books belong to a genre described by H. Meschonnic as « poetic novel », and both eschew the accepted laws of mimesis by opening a new path to involvement in both ethics and aesthetics