
« Humour cervantique » et « roman parodique »
Author(s) -
Yen-Maï Tran-Gervat
Publication year - 2011
Publication title -
etudes françaises/études françaises
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.1
H-Index - 4
eISSN - 1492-1405
pISSN - 0014-2085
DOI - 10.7202/1005649ar
Subject(s) - art , humanities , intertextuality , literature
Cet article étudie les rapports entre rire et roman au xviiie siècle tels qu’ils se jouent dans la parodie, à la lumière deTristram Shandy. Le chef-d’oeuvre humoristique de Sterne est ici envisagé comme unroman éminemment représentatif de son temps, malgré son indiscutable singularité, et sansdoute par le biais de son usage original de la parodie sous tous ses aspects. On souhaitemontrer que la parodie, dans son rapport avec l’écriture romanesque, repose moins sur unrire lié à l’exclusion satirique que sur un rire d’inclusion humoristique, où se jouenotamment le sens de l’intertextualité cervantine, si importante pour le roman du xviiie siècle ; ce faisant, on fait aussi le point surla distinction parfois trop schématique entre les notions anglaises de « romance »et « novel » : le rire d’inclusion lié à la parodie est en effet un des élémentscontribuant à une vision du roman du xviiie sièclecomme intégrant toujours à des degrés divers ces deux tendances apparemmentantithétiques.This paper looks at the relationships between laughter and the novel in the 18th century, their interplay in parody, as exemplified byTristram Shandy. Sterne’s unique and humourous masterpiece, so original in its useof parody, is seen here as eminently typical of his era. The attempt is to show that parodyin romance or novel writing relies less on satiric laughter than on comic laughter, that ofa generalized Cervantesque intertextuality in the 18th century novel. A certain distinction is made between the Englishnotions of the romance and the novel: the inclusive laugh linked to parodyis indeed one of the elements of the 18th centurynovel that allows the merging of two seemingly antithetical tendencies, if in varyingdegrees