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Chacun connaît la réalité du vieillissement de la population dans les pays industrialisés. La distribution des âges a pris l’aspect d’une pyramide inversée dans de nombreux pays d’Europe. Au cours des dix dernières années, la proportion des 65 ans et plus a passé selon l’office de la statistique du canton de Bâle-Campagne de 13,4% à 16,5% [1]. Le nombre d’individus de plus de 90 ans a doublé en 10 ans, bien que les chiffres relatifs à la distribution des âges diffèrent beaucoup selon les régions de Suisse [2]. Dans certaines communes, le nombre des plus de 80 ans doublera dans 6 ans déjà par rapport à l’an 2000 [1]. Ces changements démographiques pronostiqués et déjà amorcés vont placer notre société devant une série de défis cruciaux tant au niveau socioéconomique que dans le domaine de la politique de santé. Il manque par exemple aujourd’hui déjà dans certaines communes des lits pour les personnes nécessitant des soins, alors même qu’il faut compter avec un doublement de ce chiffre d’ici l’année 2025 [1]. Le nombre de fractures liées à l’âge, autrement dit des fractures associées à la perte de masse osseuse inhérente au vieillissement, a et va continuer à augmenter [3]. Les services hospitaliers doivent se préparer à cet afflux supplémentaire de patients victimes de fractures du col fémoral, du membre supérieur ou des vertèbres et adapter en conséquence leurs capacités dans le domaine de la traumatologie. Il va aussi falloir offrir les moyens diagnostics et les traitements recommandés par les guidelines dans le domaine de l’ostéoporose sous-jacente [3]. L’espérance de vie a nettement augmenté au cours de ces dernières années, tout comme le nombre d’années durant lesquelles les gens peuvent vivre de manière indépendante pour leurs activités de la vie quotidienne. Les habitudes en matière d’activités de loisirs et de pratiques sportives ont aussi beaucoup évolué chez les personnes d’âge mûr, voire un peu plus âgées. Il y a encore quelques années, les patients se soumettant à une intervention de mise en place d’une prothèse de hanche ou de genou cherchaient avant tout à être soulagés des douleurs. Aujourd’hui, on considère ceci comme une formalité allant de soi et on vise surtout la récupération d’une fonction articulaire suffisamment bonne pour permettre le retour aux activités de loisirs et sportives précédentes [4–10]. Les chirurgiens orthopédistes sont donc forcément confrontés, au vu des changements et des chiffres évoqués ci-dessus, aux questions: quelles sont les conséquences de ces derniers pour l’orthopédie et quelles mesures il va falloir prendre pour répondre au mieux à ces nouvelles exigences? Les changements en cours dans la pyramide des âges de la population se reflètentils dans le collectif des patients qui se soumettent chez nous à la mise en place d’une prothèse totale de hanche ou de genou? Cette courbe a-t-elle subi la même translation au cours des 10 dernières années?

Conséquences de lévolution démographique pour la chirurgie endoprothétique de la hanche et du genou dans un hôpital cantonal

Conséquences de lévolution démographique pour la chirurgie endoprothétique de la hanche et du genou dans un hôpital cantonal