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Plusieurs études montrent que, souvent, les progrès obtenus en cardiologie ces dernières dizaines d’années ne se traduisent pas dans la pratique et que les recommandations ne sont pas suivies: il semble y avoir une faille entre «théorie» et «pratique». Après une brève introduction sur le sujet de l’insuffisance cardiaque, nous analyserons par la suite la «théorie» et la «pratique» à l’exemple du traitement médicamenteux de cette pathologie. Nous discuterons ensuite des raisons des éventuelles divergences et des possibilités d’amélioration. L’insuffisance cardiaque est fréquente, invalidante, mortelle et coûteuse [1]. Dans les pays développés, 1–2% de la population adulte et 6–10% des plus de 65 ans souffrent de cette maladie. L’insuffisance cardiaque ampute notablement la qualité de vie, plus que la plupart des autres maladies internes chroniques. L’insuffisance cardiaque est le motif d’hospitalisation le plus fréquent des personnes âgées et, après l’hypertension artérielle, la deuxième raison cardiovasculaire de consultation ambulatoire. De très nombreux médecins installés et hospitaliers sont donc impliqués dans la prise en charge de tels patients. Le pronostic est mauvais, 30–40% des patients meurent dans l’année et 60–70% dans les cinq ans qui suivent la pose du diagnostic. Les coûts de traitement de l’insuffisance cardiaque, surtout des hospitalisations, engloutissent environ 2% du budget total de la santé dans les pays occidentaux. D’énormes progrès ont été réalisés dans le traitement de l’insuffisance cardiaque suite à une bien meilleure compréhension de sa physiopathologie complexe. La base est le traitement médicamenteux par inhibiteurs de l’ECA et bêtabloquants, complété par les antagonistes de l’aldostérone et du récepteur de l’angiotensine dans Quintessence

La faille entre «théorie» et «pratique» à lexemple du traitement médicamenteux de linsuffisance cardiaque

La faille entre «théorie» et «pratique» à lexemple du traitement médicamenteux de linsuffisance cardiaque