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Les Editions Médicales Suisses EMH ont eu 20 ans en 2017 et sont donc à peu près sorties de la phase tem­ pétueuse de l’adolescence. Pour autant, la flotte EMH ne vogue pas en eaux calmes, loin de là. Cette métaphore un peu bancale a été choisie volontai­ rement, car cet anniversaire a donné lieu à une suren­ chère de descriptions imagées de la situation générale. Le président du conseil d’administration Hans Kurt, dont l’article sur l’anniversaire figure dans ce numéro [1], a évoqué «Des nuages sombres et du ciel bleu» [2] lors de la réunion 2017 des EMH avec les délégués des sociétés médicales. Il faisait référence d’une part aux défis à venir liés au financement de revues indépen­ dantes de haute qualité et d’autre part à la possibilité de mettre à profit la dynamique actuelle du monde des médias pour consolider l’entreprise propre au moyen d’une stratégie intelligente. En ce qui concerne précisément le Bulletin des médecins suisses (BMS), l’auteur avait déjà recouru à une méta­ phore météorologique ici l’an dernier. «Le BMS veut affron ter des vents contraires» s’intitulait l’article ex­ posant la conjoncture économique de plus en plus dif­ ficile. Ce message est toujours vrai. Mais le «vaisseau amiral», pour reprendre le surnom occasionnel du BMS, est­il sur la bonne voie? Mène­t­il son fret à bon port? Remplit­il sa mission d’organe officiel de la FMH et de plateforme de discussion libre pour le corps médi­ cal et les autres cercles impliqués dans la santé? Depuis cette année, nous pouvons répondre de manière plus fiable à ces questions. Contrairement à sa première version de 2010, le sondage des lecteurs «Presse médi­ cale 2017» réalisé cet été par le prestigieux bureau d’études de marché et de recherche sociale gfs­zürich fournit également des données qualitatives détaillées sur les 48 revues examinées [3]. Avec 2550 médecins participants, la taille de l’échantillon permet d’obtenir des réponses valides à une multitude de questions spéci fiques. Il n’est pas présomptueux d’affirmer que les résultats du BMS n’ont pas à rougir. Comme en 2010, le BMS reste la revue médicale la plus lue en Suisse en 2017. 94% des médecins la lisent au moins occasionnellement ou la feuillettent (lectorat le plus vaste) et pas moins de 60% des médecins peuvent être touchés avec chaque édition (portée). Ces valeurs doivent impérativement être relevées pour qu’un son­ dage réponde aux critères de qualité de la REMP [4] qui constitue la référence dans les études des médias suisses. Mais elles ne fournissent aucune indication sur les rubriques lues – après tout, elles pourraient se limiter aux offres d’emploi ... Ce n’est pas le cas. D’après le sondage, 2300 lectrices et lecteurs dévorent chaque «Et encore», c.­à­d. cette chro­ nique. Si l’on ajoute les lecteurs réguliers et occasion­ nels, on arrive à près de 19 000. Et celles et ceux qui s’imaginent que cela place cette rubrique en tête des centres d’intérêt des lecteurs se trompent. La FMH a de bonnes raisons de se réjouir: son éditorial et les infor­ mations sur la politique professionnelle touchent envi­ ron 5000 lecteurs fidèles et jusqu’à 29 000 lecteurs ré­ guliers et occasionnels au total. Les points de vue, ainsi que les reportages et les interviews en seconde partie du BMS obtiennent des scores similaires. Fait particu­ lièrement réjouissant, aucune rubrique n’est totale­ ment ignorée, même la «partie culturelle» touche plus de 1000 lecteurs réguliers et quelque 16 000 lecteurs occasionnels. 80% des sondés à peu près sont satisfaits du mix thématique du BMS, un résultat en phase avec ce comportement d’utilisation. Le lectorat est forte­ ment attaché à la liberté d’expression et juge à 85% qu’il est très important que le BMS soit ouvert aux articles de toute sorte. La rédaction se réjouit notamment que notre revue dé­ diée à la politique professionnelle et de la santé ne soit pas délaissée par les jeunes (<35 ans). Nous avons néan­ moins décidé de devenir encore plus attrayants pour ce groupe cible, y compris au travers de fonctionnalités supplémentaires sur Internet et, depuis peu, d’une page Facebook. Bref, le BMS est sur la bonne voie, mais nous ne vou­ lons pas nous reposer sur des lauriers imaginaires. Je vous souhaite, chères lectrices, chers lecteurs, de joyeuses fêtes et une excellente année 2018.

Le BMS est sur la bonne voie!