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Il existe entre l'Ontario et le Quebec une longue tradition de conflits, de rivalites, mais aussi d'echanges et de cooperation. La collaboration autant que le desaccord entre ces deux provin­ ces, alors les plus riches et les plus peuplees du Canada, peut exercer une influence decisive sur l'evolution du pays comme en temoigne l'histoire du siecle dernier. A l'origine meme du regime de 1867 se trouve l'opposition radicale du Canada-ouest et du Canada-est qui s'attenuera avec la mise en place d'un regime federal. L'idee de federation impli­ que l'union des deux Canadas mais aussi, dans certains domaines, leur separation, comme l'apprendra J. A. Macdonald qui, en voulant etablir un regime tres centralisateur, se heurtera a l'opinion publique ontarienne. Le spectre d'une nouvelle "French Domination" autant que la crainte de devenir "la vache a lait" du Dominion feront de l'Ontario le defenseur energique des "Provincial Rights". En Ontario, l'absence d'un nationalisme purement Canadian rendait possible l'apparition d'un vigoureux provincialisme, tandis qu'au Quebec ce sera le reveil du nationalisme canadienfrancais qui permettra a Honore Mercier de promouvoir avec succes la cause de l'autonomie provinciale. Meme si le Quebec et# l'Ontario s'opposent vigoureusement a propos de l'affaire Riel, leurs premiers ministres, Honore Mercier et Oliver Mowat, s'entendent fort bien lors de la conference interprovinciale de 1887 a Quebec. 1 Cette rencontre au sommet marque le debut d'une longue tradition qui, si l'on en croit certains journalistes, se perpetue jusqu'a nos jours ... Mais avant de nous embourber dans des speculations douteuses, revenons en arriere et conten­ tons-nous d'analyser une sequence des rapports Quebec-Ontario qui debute avec l'arrivee de Mitchell Hepburn au pouvoir en 1934 et qui se termine avec la demission d'Alexandre Taschereau en 1936.

Taschereau, Hepburn et les relations Québec-Ontario, 1934-1936