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Cet article porte sur la dynamique de la voix dans ses dimensions physiques et temporelles. Allant des recherches sur le son menées au XVIIIe siècle à la théorisation de Mladen Dolar sur la voix désincarnée, en passant par les expériences de certains dramaturges sur l’écoute et la réécoute du son de la représentation, l’auteure examine certaines pratiques de production sonore, dont 1) l’utilisation de voix live et de voix enregistrées; 2) le ventriloquisme et l’acousmatisation. C’est à partir de ces pratiques qu’elle analyse la performativité et la matérialité de la voix. L’article repose sur l’hypothèse suivante : la voix dont la source corporelle ne serait ni visible ni perceptible ne contribue pas à la mise en scène mais en devient un élément matériel. Il se termine par une analyse du personnage de la Voix dans Eh Joe que Samuel Beckett a écrit pour la télévision en 1965.This article focuses on the dynamics of voice in its physical and temporal dimensions. Ranging from eighteenth-century sound experiments to Mladen Dolar’s theories on the disembodied voice, to certain playwrights’ experiments on listening and re-listening to the sound of the representation, it examines certain practices of sound production including the use of live and recorded voices, and ventriloquism and acousmatization. The performativity and materiality of voice are analyzed based on these practices. The author argues that voice without a visible / perceivable body becomes a material element of staging rather than a contribution to it. The article concludes with a discussion of the character Voice in Samuel Beckett’s 1965 television play Eh Joe

Réflexion sur les distances : mise en scène des voix