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Résumé : La mer et le littoral représentent un enjeu majeur pour le futur (DATAR, 2004). Recelant de nombreuses richesses et potentialités ces espaces attisent de nombreuses convoitises. Aussi de nombreuses études font état d'une situation se dégradant et appellent à penser l'avenir du littoral différemment. Cependant si gérer c'est anticiper (WEBER & BAILLY, 1993) pour le couple de gestionnaires technicien/acteur politique, les contraintes quotidiennes laissent peu de place aux réflexions prospectives et moins encore quand celles-ci doivent bousculer les tendances actuelles d'évolution. De plus, tant sur l'espace maritime qu'à l'interface terre/mer, les acteurs publics insistent sur leurs difficultés à appréhender les questions littorales, difficultés identifiées comme liées à un manque de connaissances de ce territoire particulier (GAIGNON & GOUDEDRANCHE, 2007). La contribution de la recherche apparaît donc comme essentielle à la définition d'une nouvelle politique publique, à la fois pour mieux visualiser l'état du littoral et évaluer les conséquences des activités anthropiques que pour mieux gérer les pressions et les risques. Cette interpellation de la science pour construire de nouveaux référentiels et gérer autrement, est d'autant plus nécessaire pour les territoires littoraux qu'ils doivent prendre en considération de façon pionnière diverses évolutions sociétales et que les incertitudes sont fortes (REY-VALETTE & LAFON, 2009). Cependant au regard du fonctionnement actuel et des singularités de la recherche en France où les contraintes d'évaluation académiques ne laissent que peu de place à la participation à des dispositifs sociaux ou sociopolitiques (VALARIE, 2005), ce dialogue chercheurs/gestionnaires reste très embryonnaire. Par ailleurs, quand cette mise en discussion des questions scientifiques et techniques auprès des non spécialistes se met en place, elle est le plus souvent menée par des bureaux d'études qui endossent alors ce rôle d'intermédiaire mais qui, régis par les lois du marché, ne peuvent totalement assumer ce rôle de transcripteur/médiateur et elle n'intègre que très partiellement les savoirs et les interrogations des acteurs de la société civile. Si un autre avenir est souhaité pour les territoires maritimes et littoraux, le rôle des scientifiques ne peut donc se réduire à une fonction d'alerte et passer seulement par le

De l'incertaine rencontre entre scientifiques et gestionnaires et de l'importance des réseaux