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nombreuses équipes s’intéressaient à la nature chimique de la transmission de l’influx nerveux et, en 1960, les trois neurotransmetteurs catécholaminergiques, l’adrénaline, la noradrénaline et la dopamine, avaient été identifiés. La glande médullo-surrénale était utilisée comme modèle d’étude du métabolisme des catécholamines, la glande bovine représentant une source inépuisable pour la purification des enzymes impliquées dans leur synthèse et leur catabolisme. Dans les cellules chromaffines de la médullo-surrénale, ainsi que dans les varicosités des nerfs sympathiques périphériques, des structures particulières avaient été mises en évidence par plusieurs groupes tels que ceux de Julius Axelrod aux États-Unis, Niels A. Hillarp et Ulf von Euler en Suède et de E. de Robertis en Argentine. Ces organites subcellulaires, dits granules à cœur dense du fait de leur apparence très sombre en microscopie électronique, possédaient la propriété fondamentale de stocker les neurotransmetteurs. Le groupe de Herman Blaschko, au Département de pharmacologie de l’Université d’Oxford, s’intéressait à la biochimie des granules à cœur dense des cellules chromaffines de la glande surrénale en relation avec la physiologie et la pharmacologie des catécholamines. Ce groupe fut réellement pionnier en faisant appel à l’immunologie et aux antiserums comme outils de recherche. Ainsi découvrit-il en 1965 une nouvelle protéine co-sécrétée avec les catécholamines lors de la stimulation des cellules chromaffines de la glande surrénale et présente dans les granules de sécrétion : cette protéine dénommée chromogranine A était la première d’une large famille. Les chromogranines ne sont pas inconnues des endocrinologistes et des neurobiologistes, ni des cliniciens, en particulier des histologistes. En dehors de ces spécialistes, beaucoup de biologistes en ont entendu parler ; à la question de les définir précisément, les réponses sont pourtant généralement évasives. La raison en est la fonction de ces protéines qui reste encore une énigme à ce jour, après plus de trente ans. Quelques équipes de par le monde travaillent à élucider leurs rôles ; pour les cliniciens elles représentent des marqueurs pour le suivi de l’évolution de certains types de tumeurs et des outils pour leur caractérisation anatomo-pathologique. Depuis la première description de la chromogranine A dans une note soumise en 1965 à Biochemical Journal par Peter Banks et Karen Helle [1], sont parus plus de 2 500 articles consacrés aux chromogranines. Plus récemment, le premier ouvrage qui rassemble l’ensemble des connaissances sur ces protéines est paru à la fin de l’année 2000 [2]. La famille des chromogranines et sécrétogranines est relativement simple. Cependant, comme bien souvent avant l’ère du clonage, plusieurs appellations pour des protéines inédites ont été données par divers laboratoires alors qu’il s’agissait des mêmes entités. Actuellement, ll faut considérer que les granines sont des protéines des granules de la sécrétion réglée, dits à cœur dense par 415 m/s n° 4, vol. 17, avril 2001 LES CHROMOGRANINES, PROTÉINES DE LA SÉCRÉTION RÉGLÉE AU RÔLE ÉNIGMATIQUE médecine/sciences 2001 ; 17 : 415-7 ÉDITORIAL

Les chromogranines, protéines de la sécrétion réglée au rôle énigmatique.