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L'origine de la recherche est une interrogation sur deux textes curieux, qui eclairent d'un jour nouveau les relations entre les principautes et les rapports entre princes et Eglise dans le Midi post-carolingien. En 978, le comte de Carcassonne, Roger le Vieux, presida en effet une grande ceremonie, a la fois invention et elevation des reliques de saint Hilaire, a propos de laquelle nous avons conserve a la fois un recit et un poeme latin. Ces deux sources mettent en scene un pouvoir comtal a son apogee. La recherche a la fois sur les origines de ce comte et sur l'histoire du sanctuaire a mene a formuler une hypothese nouvelle sur l'equilibre des pouvoirs languedociens au Xe siecle, et sur l'existence d'un reseau d'allies des ducs d'Aquitaine, des « Guilhelmides », en Carcasses. L'hypothese d'une origine poitevine de la dynastie qui s'implante a Carcassonne vers la fin de la premiere moitie du Xe siecle permet de fait de renouveler l'histoire du Languedoc : les clivages qui vont jouer jusqu'a la periode de la Croisade albigeoise se seraient en effet mis en place des le Xe siecle. Les comtes de Carcassonne ont disparu dans les annees 1060, mais leur heritage fut releve par les vicomtes Trencavel qui constituerent le meme pole de resistance a Toulouse. Les comtes raimondins ne parvinrent jamais a effectuer l'unite du Languedoc, ni a soumettre ces reseaux anciens et bien implantes.

Saint Hilaire, saint Saturnin et Roger. Un réseau guilhelmide dans le comté de Carcassonne au Xe siècle