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Un travail récemment publié et signé par l’ANSM répond probablement « oui » même si ses conclusions restent pondérées [1]. Cette étude correspond à l’extraction des données de deux bases SNIIRAM et PMSI : le mode d’analyse est celui d’une évaluation longitudinale de cohorte nationale de grande ampleur impliquant les jeunes filles françaises âgées de 13 à 16 ans au moment de la vaccination et suivie entre 2008 et 2013. Quatorze maladies dys-immunitaires ont fait l’objet d’un recueil d’incidence comparative chez les personnes vaccinées et celles qui ne le sont pas : 2 252 716 personnes âgées de 13,5 ans ont été suivies 33 mois ; 37 % ont fait l’objet d’une primovaccination par un vaccin quadrivalent dans 93 % des cas. L’association entre la vaccination et la constatation d’une maladie auto-immune est rapportée dans la Figure 1 et exprimée en hazard ratio ajustée sur l’âge. Sans appel, il existe une association très significative avec un syndrome de Guillain-Barré dont l’événement est parfois survenu dans le mois qui a suivi la vaccination. Il existe également un lien significatif avec l’apparition d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Il existe enfin un lien entre la survenue de thyroïdite auto-immune et le vaccin bivalent mais non le quadrivalent. Les conclusions de ce travail appellent deux principaux commentaires : il faut toujours interpréter avec prudence les données issues des études pharmaco-épidémiologiques d’analyse de sécurité parce que beaucoup manquent de puissance à détecter un signal rare. C’était le cas des principaux travaux publiés sur le sujet avant cette étude. Les maladies dysimmunitaires ont une incidence en général rare et le syndrome de Guillain-Barré en particulier. Le sur-risque de ce dernier syndrome est documenté (près de quatre fois plus) dans cette étude ayant une puissance suffisante à détecter un risque faible (0,4/100 000 personnes-an chez les jeunes filles non vaccinées). L’autre commentaire concerne l’augmentation de l’incidence des MICI observées dans le groupe traité. Ce sur-risque apparaît minime et pourrait constituer un lien négligeable à deux réserves près : l’incidence de la maladie est beaucoup plus importante d’une part (16,9/100 000 personnes-an chez les jeunes filles non vaccinées) et le mode d’expression fruste, progressif et tardif (comparé au syndrome de Guillain-Barré par exemple) font considérer le suivi très insuffisant pour analyser correctement le risque. Un point de vigilance qui reste sérieux, même si les auteurs écartent cette hypothèse au prétexte que l’incidence des MICI diminue avec la durée de suivi.

La vaccination anti-HPV demeure une vaccination non obligatoire en 2018. Entre altruisme et égoïsme : Docteur, avez-vous vacciné votre enfant ?