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Intimement lié à la santé, le soin est un besoin fondamental relié à la survie de l’être humain. Le prendre soin ou le « care » évoque la sollicitude, l’affection, la préoccupation, l’importance accordée à soi ou à l’autre.[1,2] Le « care » évoque aussi les vulnérabilités et les interdépendances propres aux êtres humains.[1,2] Selon Collière « le soin et le prendre soin est l’une des plus vieilles pratiques de l’histoire de l’humanité et des êtres vivants »[3 p3], puisque dès que la vie apparait, le soin existe « car il faut prendre soin de la vie pour qu’elle puisse demeurer » [3 p23]. Pour Levine[4], la conservation est le but principal du prendre soin : il s’agit d’aider l’autre à conserver son énergie et son intégrité personnelle et sociale. De plus, prendre soin de l’autre est au cœur de l’action de porter assistance à une personne souffrante, malade ou vulnérable. Les connaissances et expertises liées au prendre soin notamment de personnes malades ou fragilisées par des évènements de vie, constituent les assises principales de la discipline infi rmière pour Henderson[5]; Leininger[6], Orem,[7] ou encore Sitzman et Eichelberger[8], et ce thème a suscité une grande partie du développement théorique lié à la pratique infi rmière que ce soit en ce qui concerne des approches et philosophies de soin, des techniques et des connaissances en santé chez Henderson[5]; Leininger[6]; Levine[4]; Neuman et Fawcett[9]; Orem[7]; Roy[10], pour ne nommer que ces auteures. Selon les travaux de Collière[3] « prendre soin » englobe tous les gestes, paroles, pratiques, attitudes et croyances pour préserver la vie et comprend toutes stratégies individuelles mises de l’avant, et apprises au sein d’un groupe donné pour en arriver à préserver sa Résumé Ce texte propose une réfl exion critique à partir de différents travaux autant théoriques qu’empiriques sur la signifi cation du « prendre soin de soi » et plus particulièrement de ceux de Michel Foucault sur la généalogie du souci de soi et des techniques de soi. Des réfl exions sur les interrelations entre le souci de soi et l’individualisme ainsi que les interrelations entre les règles sociales et les techniques de soi sont exposées. Il sera vu comment prendre soin de soi consiste autant en une attention à l’âme et à l’esprit qu’à une attention au corps et que prendre soin des autres et de son environnement est indissociable du prendre soin de soi. Seront aussi présentées de multiples dimensions du prendre soin de soi qui se détachent du « prendre soin de sa santé », dont des dimensions intersubjectives qui s’insèrent dans les grands mouvements sociaux et forces sociales infl uençant nos moindres gestes, même les plus intimes.

aporia

Significations et représentations du prendre soin de soi à la confluence de l’intersubjectivité, des techniques de soi et de la gouvernementalité des vivants