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Dans son texte hybride Moisson de crânes sur le génocide rwandais, l’auteur djiboutien Abdourahman A. Waberi définit son rôle d’écrivain-témoin indirect comme celui d’un “donneur d’échos.” L’auteur demeure avant tout à l’écoute des autres: cette action d’“écouter” selon Jean-Luc Nancy ouvre le “sens” au mouvement, à la contamination et au partage. Un texte éclectique est ainsi produit, personnel mais néanmoins régi par une forte pluralité. La lecture novatrice des théories “d’être à l’écoute” en relation au témoin indirect lie l’oralité du témoignage et de la transmission à l’écriture. Moisson de crânes, écriture irriguée d’oralité, devient un texte “méthexique” (Nancy, À l’écoute 27)—forme adjectivale de méthexis (μέθεξις) se traduisant par participation—et un écho, une polyphonie qui résonne.

Le Génocide rwandais: L’Écrivain-témoin indirect comme “donneur d’échos” dans Moisson de crânes de Waberi