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Michèle Morgan, après un exil de six ans à Hollywood pendant la guerre, retrouve la faveur du public français en 1946 avec le film de Jean Delannoy,  La Symphonie pastorale  et devient la star féminine n°1 en France pendant une décennie. En tête au box-office et couverte de récompenses, en couple à la ville avec Henri Vidal et associée à l’écran aux stars masculines les plus populaires, Jean Marais, Jean Gabin, Gérard Philipe, son image évolue par rapport à l’avant-guerre où elle incarnait la marginalité, la pureté et une forme – non menaçante – de résistance au patriarcat. Après-guerre, elle « s’embourgeoise » aussi bien dans ses personnages qu’à la ville, et sa soumission aux normes d’une féminité plus traditionnelle provoque des réactions contrastées dans le public, dont on trouve la trace dans le courrier des lecteurs de  Cinémonde , le magazine de cinéma le plus populaire de la période.

Michèle Morgan dans les années 1950 : une star controversée