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Arpenter le territoire français pour sonder l’identité nationale. C’est ce que fait Jean-Christophe Bailly dans  Le Dépaysement , un récit qui se caractérise par un décentrement du regard vers le proche et le local et dont l’idée prend naissance lors d’un séjour dépaysant à New York. A l’encontre d’une vision essentialiste de la nation, son enquête de terrain le mène pourtant vers la quête d’une identité nationale en creux, à cheval entre le passé et l’avenir. En nous appuyant sur la théorie de la mémoire élaborée par Henri Bergson, nous soutenons que le texte mise sur une individuation en lien étroit avec l’appropriation mémorielle du territoire tout en laissant croire à une conception polymorphe et mouvante de l’identité nationale. Avec la mémoire qui répète le passé ou complète utilement la perception présente, les points de repère discrets renforcent le sentiment d’appartenance territoriale, mais valorisent aussi une articulation entre l’individuel et le collectif et, ce faisant, contribuent à animer la communauté nationale.

De l’individuel au collectif : la quête de l’identité nationale dans Le Dépaysement de Jean-Christophe Bailly