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Les réactions tant françaises qu’algériennes quant à l’opinion de Camus sur l’indépendance de l’Algérie restent généralement passionnelles et caricaturales. Si l’on veut éviter les formules toutes faites répétées à l’envi, il faut revenir au texte même des articles qu’il a publiés comme journaliste de 1939 à 1958. Ces articles montrent sans équivoque comment il pouvait concilier sa position anticolonialiste et son opposition à l’indépendance. L’œuvre de Camus romancier est plus polyphonique et complexe. Certains critiques en font pourtant une lecture tout aussi réductrice. Ce sont des écrivains algériens comme Assia Djebar ou Kamel Daoud qui se libèrent le plus du conformisme idéologique pour l’appréhender sans complaisance mais avec scrupules et nuances, dans des récits construits en échos aux récits camusiens. Ce dialogue différé contribue ainsi à une justice des équilibres qui permet d’affirmer un point de vue libre mais respectueux de celui de l’autre.

Albert Camus et l’indépendance algérienne : un dialogue différé avec les écrivains algériens (Assia Djebar ; Kamel Daoud)