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Peu étudiée, la première de couverture est pourtant d’une grande importance puisqu’elle est un seuil, sinon le seuil, de toute lecture. Or, si réaliser une première de couverture est toujours une tâche délicate, réaliser la première de couverture d’un roman centré sur Hitler est particulièrement difficile car, en amont, c’est l’écriture-même d’un tel roman qui est une entreprise risquée, les romanciers s’exposant, à travers leur texte, à des critiques quant à leurs motivations réelles. Cet article explore les contraintes paratextuelles, historiques et éthiques à l’œuvre lorsqu’il s’agit de représenter Hitler en première de couverture d’un texte de fiction. Pour ce faire, il revient dans un premier temps sur le contexte historique et culturel spécifique à la France afin d’expliquer pourquoi, depuis 1945 et jusque très récemment, très peu d'écrivains français ont choisi d’approcher Hitler par la fiction. Il compare ensuite les premières et les quatrièmes de couverture de  La Part de l’autre  (2001) d’Eric-Emmanuel Schmitt,  Le Passant de Vienne  (2010) de Christian Millau et  La Jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler  (2010) de Michel Folco qui sont, à ce jour, les trois seuls romans français à explorer de manière réaliste la jeunesse d’Hitler, une période qui, pour des raisons explicitées dans l’article, résistera toujours aux historiens.

Représenter Hitler en première de couverture d’un texte de fiction: enjeux et contraintes paratextuelles, historiques et éthiques