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La construction d’une sélection animale moderne, à la suite de la Loi sur l’élevage de 1966, s’est traduite par des configurations sociotechniques variées combinant innovations génétiques, formes organisationnelles de la sélection et valorisation des produits animaux. L’étude comparée présentée ici sur trois filières animales distinctes (bovins, volailles, porcs) explicite les liens entre le type biologique de l’animal, les modèles et outils qui permettent d’en améliorer la performance et les modes d’organisation de la sélection animale. L’analyse met ainsi en évidence les types de couplage qui ont pu historiquement se constituer entre les caractéristiques propres à chaque espèce, les processus de production des connaissances génétiques associés et les formes d’organisation collective dans chacune des filières concernées. Elle constitue ainsi un cas d’école des interactions mutuelles entre la nature des objets scientifiques ou techniques considérés (ici l’animal de rente) et le cadre cognitif et normatif de la production et de la diffusion des connaissances (ici en sélection génétique)

La construction d’un « animal nouveau » : la sélection génétique entre production de savoirs, marchés et action collective