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Biométrie, biologie des populations – deux champs scientifiques qui ont été l’environnement de mes premières années de chercheur à l’Université de Lyon. Le premier était presque une spécificité locale, avec le laboratoire du même nom, même si, bien sûr, il y avait aussi un département de biométrie à l’Inra. Le second était plus habituel, bien que les approches empiriques et conceptuelles du sujet fussent parfois un peu différentes de celles prises par d’autres laboratoires. J’y étais arrivé avec une double formation, en écologie et en mathématiques (curieusement, pas en statistiques). Je l’ai quitté une dizaine d’années plus tard, avec, bien sûr, des compétences techniques, en particulier en analyse de données, mais surtout – cela étant dit avec un recul de bientôt 20 ans – un appétit jamais rassasié pour les interfaces entre disciplines, et tout particulièrement pour celles entre sciences de l’environnement, statistiques et mathématiques. Cet appétit tient beaucoup à Jean-Marie Legay2 et à l’écosystème scientifique qu’il avait créé dans son laboratoire, d’abord autour de Daniel Chessel et Jean-Dominique Lebreton, ensuite autour de Dominique Allainé, Jean-Michel Gaillard, et Dominique Pontier. Il m’est difficile aujourd’hui de séparer influences directes – par les discussions et sans doute encore plus par les écrits – de celles plus indirectes résultant d’interactions avec d’autres chercheurs, mais in fine, Legay a été et restera

« Dans la recherche contemporaine, il n’y a plus d’évidence » (Legay, 2006)