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des inondations dans de nombreuses villes et villages du sud-est de l’Île-de-France, de fin mai à mi-juin dernier. Nicolas Flipo a tout d’abord précisé les débits mesurés, qui ont battu de nombreux records pour certains cours d’eau de la région. À la station hydrométrique de Paris Austerlitz, au plus fort de la crue, c’est un débit de 1 750 m3/s qui a été relevé. Si ce chiffre n’a rien d’exceptionnel pour la Seine au regard de certaines de ses crues hivernales, c’est en revanche la première fois qu’un tel débit est observé au mois de juin. Historiquement, une occurrence fût retrouvée en mai 1836, mais son intensité fut bien moins importante que celle de l’année dernière. Il est donc difficile de définir une régularité certaine pour cette crue. La fréquence d’une telle crue printanière doit ainsi être réduite à une estimation, de 500 à 1 000 ans. Parmi les cours d’eau d’Île-de-France, le plus touché par la crue fut le Loing. Variant habituellement de 10 à 80 m3/s en fonction des saisons, pour une moyenne annuelle de 40 m3/s, le débit du Loing s’est en effet élevé à 483 m3/s. Les hauteurs d’eau relevées ont dépassé celles de la crue de 1910, passant de 4,25 à 4,63 mètres. Si les ruptures du canal de Briare ont pu légèrement contribuer à ce record, cet apport fut minime au regard des valeurs enregistrées. Dans le cas du Loing, il est tout simplement impossible de calculer une quelconque fréquence, tant les chiffres sont exceptionnels. Comment alors expliquer ce phénomène unique ? Malgré les rumeurs, qui ne manquent pas de ressurgir à chaque événement de crue en Île-de-France, aucun ouvrage de rétention ou de répartition de l’eau ne fut actionné pour éviter que l’inondation ne se propage en aval pour protéger Paris. L’explication de ce phénomène est finalement assez simple : des précipitations exceptionnelles pour la saison. Le débordement du Loing fut le facteur déterminant de la crue en Île-de-France. Les débits mesurés en amont de la Seine et de l’Yonne indiquent certes une montée des eaux, mais sans commune mesure avec les données recueillies au niveau de la confluence entre le Loing et la Seine, quelques kilomètres en aval. Selon les données relevées par Météo France, les données locales du Loing indiquent un cumul de 160 à 180 mm en 4 jours, du 28 mai au 31 mai 2016, soit l’équivalent de 4 mois de pluies. Selon toute vraisemblance, ce sont donc bien les fortes pluies qui se sont abattues sur le sud de l’Île-de-France et le Centre qui ont entraîné le débordement du Loing et provoqué la crue de la Seine. Un des aspects particuliers de cette crue, c’est donc le comportement spécifique du Loing. À titre de comparaison, l’Essonne a subi de fortes averses, sans que celles-ci n’entraînent une crue comparable à celle du Loing. Grâce aux premiers échanges avec des partenaires de la zone présents Le colloque du PIREN-Seine, qui réunissait les 6 et 7 octobre 2016 chercheurs et partenaires à l’auditorium Marie Curie du CNRS autour du suivi de la ressource en eau et des milieux et de leur gestion, a pris une dimension nouvelle. Marquée par la crue du mois de juin 2016, cette réunion annuelle fut l’occasion pour les chercheurs de revenir sur les causes et les conséquences des récentes inondations, de discuter de l’urgence climatique et de ses conséquences potentielles sur le bassin. Elle a également permis d’échanger sur la place du chercheur dans la prise de décisions de la part des pouvoirs publics et dans la sensibilisation aux problématiques de l’eau auprès de la société civile. Car aujourd’hui, si la recherche avance, les actions concrètes peinent à s’imposer concernant l’adaptation au changement climatique, la gestion des ressources en eau et de la qualité des milieux aquatiques, et son intégration dans l’aménagement des territoires. Le PIREN-Seine, programme de recherche interdisciplinaire dans le domaine de l’eau sur le bassin de la Seine, a notamment pour vocation à travers de lancement de sa phase 7, de proposer des outils de scénarisation pour permettre d’établir une stratégie cohérente d’adaptation du bassin au changement climatique. Il se devait donc d’aborder la problématique de la gestion des évènements extrêmes lors de son colloque.

Contribution du PIREN-Seine, programme de recherche de la ZA Seine du CNRS