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La notion « d’écologie familiale » défendue par Francis Ribeyre est à replacer dans son contexte international. En effet, cette notion fait aussi l’objet de réflexions et de recherches hors des frontières de notre pays, même si la terminologie utilisée n’est pas la même. En outre, elle ne prend toute sa signification que dans une perspective planétaire, tenant compte de pays différant largement les uns des autres. Dans un ouvrage classique sur les structures familiales, le sociologue William J. Goode (1963) avançait l’idée que la taille moyenne des foyers tend à diminuer, et qu’en conséquence leur nombre tend à augmenter au fur et à mesure qu’un pays se développe. Cette tendance paraît se manifester pour diverses raisons sociales, économiques, culturelles, les démographes évoquant tour à tour des taux de fertilité diminués, des niveaux de vie plus élevés, des séparations de couples plus fréquentes, des occasions de vie en solitaire plus nombreuses, etc. (Lesthaeghe et Moors, 2000 ; Verdon, 1998). Cette augmentation du nombre des foyers varie, bien entendu, d’un pays à l’autre, notamment en fonction des cadres de vie et des normes sociales (MacKellar et al., 1995 ; United Nations, 2001). Les conséquences varient également, comme le font remarquer les économistes et les biologistes (Ironmonger et al., 1995 ; Kluza et al., 2000 ; Durrenberger et al., 2001), les besoins en maisons, en espace, en énergie s’ajoutant à ceux engendrés par un simple accroissement de population (Ehrlich et Holdren, 1971). Ces conséquences affectent la biodiversité, dans la mesure où une multiplication du nombre des foyers multiplie l’utilisation des ressources naturelles par personne. Un numéro de Nature présentait récemment les résultats obtenus par quatre biologistes américains à propos des effets de la dynamique des structures familiales sur la conservation des ressources et de la biodiversité (Liu et al., 2003). Ces résultats étaient commentés par un économiste norvégien (Keilman, 2003). Ils faisaient par ailleurs la couverture de la revue, avec l’accroche « troubles des foyers : les styles de vie modernes menacent la biodiversité », sur fond de photographies aériennes de quartiers résidentiels pavillonnaires.

natures sciences sociétés/natures sciences sociétés

Un sujet � replacer dans son contexte international (commentaires au texte de Francis Ribeyre)A theme to put in its international context (comments on Ribeyre's paper)