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Ce séminaire a réuni pour deux jours des scientifiques des sciences de la nature et des sciences sociales, et des praticiens de la forêt, pour faire le point sur l'avancement des travaux sur les • accrus 1 forestiers •, Il était organisé par le Groupement d'intérêt public Écosystèmes forestiers (Gip Ecofor), qui se préoccupe du fonctionnement et de la gestion des espaces forestiers, conjointement avec son ministère de tutelle, le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement Il répond à une demande de la direction de respace rural et de la forêt du ministère de l'Agriculture, Claude Millier, président du conseil scientifique du Gip et Michel Fermier, représentant Christian Barthod, directeur de la forêt au ministère de l'agriculture, ont ouvert ces journées et en ont expliqué les origines et les buts, Un premier travail de mise au point bibliographique a été réalisé par le Centre du machinisme et du génie rural des eaux et forêts (Cemagref) et sera publié sous peu, tout comme les actes du séminaire, Le colloque vise à confronter les expériences des scientifiques et des praticiens, en vue de lancer un programme scientifique, assorti d'un appel d'offres, Les organisateurs souhaitent que les sciences humaines occupent, dans cette thématique, une place plus importante que par le passé, Les attentes concernent : la mise en commun des expériences ; -l'éclaircissement des connaissances en donnant priorité aux questions pratiques ; la traduction de ces questions en termes scientifiques ; l'émergence d'une communauté diverse de personnes intéressées par ces questions, Le programme des journées rend compte de ce souci de confrontation, avec une session consacrée à chaque approche : • questions relevant de l'écologie •, ·enjeux socio-économiques •, • outils pour la gestion •, La session introductive pose quelques jalons, avec les interventions de P, Dérioz (géographe, université d'Avignon), à visée méthodologique, de Jacques Baudry (écologue, Inra Rennes), consacrée aux enjeux liés aux mutations paysagères, et d'Yves Luginbühl (géographe, unité mixte de recherche/UMR Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces •/Ladyss-CNRS), portant sur la perception paysagère des espaces en déprise, La programmation des communications ne gênera pas, contrairement à nos craintes, le dialogue interdisciplinaire, suscité par les nombreuses questions et les débats faisant suite aux communications, et dont rendra compte la séance plénière de clôture, On peut difficilement résumer en quelques lignes la diversité des communications présentées, Nous nous en tiendrons donc à quelques grandes lignes, La séance introductive a eu le mérite de définir la notion d'accru forestier, et d'en cerner les enjeux, P, Dérioz souligne les difficultés méthodologiques liées à l'emploi de la notion d'accru, qui renvoie à la fois à un état du sol et à un processus de dynamique progressive des ligneux, situé entre la friche et l'état forestier, avec des physionomies variées ; la catégorie n'existe pas dans les inventaires et autres sources écrites ; malgré tout, on peut en évaluer indirectement l'importance (environ 45 000 ha passent, chaque année, d'un état non boisé à un état spontanément boisé, selon les statistiques de l'Institut forestier national (IFN), Il faut rappeler qu'en un siècle la forêt a doublé sa surface en France, et que depuis 1947, 5 millions d'hectares ont été boisés, L'exposé de l Baudry replace cette question en termes de rupture dans les rapports homme/nature, avec ses incidences sur l'organisation de l'espace, à différentes échelles, sa dimension temporelle, et montre rapport de l'écologie du paysage, Y Luginbühl insiste sur l'absence de reconnaissance sociale de ces espaces, le modèle culturel dominant étant celui du paysage cultivé, Ce modèle a des racines historiques lointaines, l'état • d'inculture • ayant fait l'objet de dénonciations dès la Renaissance, Aujourd'hui, l'image du beau paysage évolue, voire se renverse chez les jeunes générations ; l'attrait pour le • paysage sauvage • peut être vu comme un symptôme de la rupture du lien générationnel entre le rural et l'urbain, La première session consacrée aux questions relevant de l'écologie débute avec un exposé de JeanClaude Rameau de l'École nationale du génie rural des eaux et forêts (Engref) sur le concept de successions végétales forestières, qui doivent être appréhendées à différentes échelles spatiales, en tenant compte des stratégies des plantes, et en raisonnant en terme de modèles de facilitation ou d'inhibition, lintérêt de cette approche, en Basse, Moyenne et Haute Provence, est illustré par l'exposé de Marcel Barbero (université d'Aix-Marseille), qui propose plusieurs schémas évolutifs et explicite les concepts de modèles d'évolution et de groupes écologiques de ligneux, Jacques Lepart (CNRS-Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive/Cefe Montpellier) insiste, quant à lui, sur l'intérêt d'une étude de la biologie des espèces pionnières, en terme de stratégies de régénération et de réactions par rapport aux perturbations, en développent les exemples du pin sylvestre et du chêne pubes-

Boisement naturel des terres agricoles en déprise - Clermont-Ferrand 9 et 10 décembre 1998 Compte rendu de séminaire