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I1 y a quelques mois, le British Medical Journal (BMJ) publia un 6ditorial traitant du probl6me du financement d'activit6s de m6decine pr6ventive par les grandes ligues et fondations pour la sant6 [2]. Ce probl6me pr6sente un int6r6t ind6niable pour la Suisse dans la mesure off les ligues pour la sant6 constituent un 616ment important de notre syst6me sanitaire dans lequel les bases juridiques et les ressources financi6res pour la mise en eeuvre de programme de pr6vention font encore largement d6faut. L'6ditorial du BMJ attire l'attention sur les diff6rences qui existent dans l'importance attribu6e dans diff6rents pays au travail public de pr6vention. Si la Fondation britannique de cardiologie accorde moins de 4 % de ses subventions pour la recherche ~i des 6tudes 6pid6miologiques et de m6decine pr6ventive, et si aucune rubrique ne figure dans son budget pour l'6ducation pour la sant6 visant h pr6venir les affections cardiovasculaires, les fondations de m6me caract6re qui existent dans d'autres pays consacrent, pour leur part, des sommes consid6rables ~ cet effet. La Fondation canadienne de cardiologie attribue 17 % de son budget pour le travail public de pr6vention, la fondation australienne 13 %, la fondation irlandaise 31%, la fondation fran~aise 24 %, et celle de la Nouvelle Z~lande 9 %. Selon les indications fournies par cet 6ditorial, les fondations hollandaise, danoise et amdricaine attribuent, elles-aussi, une importance consid6rable la pr6vention. La r6partition internationale est sensiblement du m6me ordre en ce qui concerne les ligues contre le cancer. Selon ,<BMJ>> le travail public de pr6vention du cancer ne b6n6ficie pratiquement d'aucun soutien de la part des deux socidtds britanniques contre le cancer. En revanche, la soci~td am~ricaine contre le cancer attribue ~ ce travail le 17 % de ses ressources (environ 35 h 40 millions de francs). La soci6t6 isra~lienne consacre le 17 % pour la formation professionnelle dans le domaine de la prophylaxie du cancer, et ia fondation de canc6rologie de l'Ulster destine le 34 % de son budget pour l'6ducation pour la sant6 au domaine particulier de la lutte contre le tabagisme. La soci~t~ danoise contre le cancer a augment6, au cours de ces derni6res ann6es, la part de son budget destin6e aux activit6s de pr6vention d'environ 10 h 25 %. Ce faisant, la tentative a 6t6 entreprise d'6viter, par la cr6ation de nouvelles recettes, l'obligation de diminuer les subventions accord6es par le pass6. Cette mani~re de proc6der permet aujourd'hui de r6aliser un programme national et coordonn6 d'6ducation visant h combattre le tabagisme, et qui dispose d'une multitude exceptionnelle de mat6riel, soigneusement adapt6 b, chacun, destin6 ~ la distribution aux enseignants, aux 616ves, aux parents, aux associations sportives, etc. Tout ce mat6riel a b6n6fici6 de grands tirages en couleurs. Sa distribution s'effectue par un organisme central, financ6 par la Soci6t6 contre le cancer, cet organisme 6tant charg6 de promouvoir activement le programme d'6ducation, principalement aupr6s du corps enseignant. Of 1 en sont, ~ cet 6gard, nos ligues pour la santd suisses? Elles disposent, elles aussi, annuellement de sommes consid6rables. Cependant, en raison de leurs structures f6d6ralistes (ligues cantonales) et en l'absence d'une rubrique budg6taire sp6cifiquement destin6e ~ cet effet, il est pratiquement impossible au non-initi6 de d6terminer la part du budget consacr6e au financement du travail d'6ducation en mati6re de pr6vention dirig6e. I1 est cependant possible de proc6der ~ une 6valuation grossi6re qui permet de conclure que les ligues et les fondations, tout au moins celles qui s'occupent des maladies chroniques de l'hge adulte,

Les ligues pour la santé et le travail public de prévention