L'inventaire du capital nature un outil québécois d'aménagement intégré du territoire et de gestion des ressources

Écologistes et aménagistes avant la lettre, les défricheurs, colons et agriculteurs québécois ont, suivant un empirisme éclairé par des générations laborieuses, harmonieusement façonné les terroirs québécois . Mais ici, comme ailleurs, l'affairisme comme le mercantilisme, l'insouciance comme le désarroi devant la poussée démographique et les coups de boutoir technologiques des dernières décennies, faillirent effacer des siècles de sage aménagement . Heureusement, la recherche dans le domaine de la pédologie, de la phytosociologie, de l'écologie, de la foresterie et de l'agronomie commence à faire contrepoids. L'inventaire pédologique couvre à peu près tout l'cekoumène du Québec méridional, alors que les inventaires forestiers le débordent largement . De nombreux travaux d'inventaires phyto-écologiques ont vu le jour, parmi lesquels ceux de Linteau, Dansereau, Marie-Victorin, Raymond, Lafond, et Grandtner pour n'en citer que quelques-uns . Toutefois, aucune approche originale, propre au Québec, ne se dessinait . Cependant, au cours des 15 dernières années, une équipe du Québec, le Service des études écologiques régionales (SEER), s'est attelée à la tâche de définir une méthodologie québécoise de classification et de cartographie écologique du territoire . Cette approche, devenue maintenant opérationnelle, a fait l'objet de la publication d'un livre intitulé : L'inventaire du Capital-Nature (Jurdant et al ., 1977).