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Le suivi de la migration catadrome de l’anguille par une conduite de débit réservé a été réalisé sur le barrage de la retenue de Bois Joli sur le Frémur (dénivelé : 13,7 m ; 3 millions de m3). Une partie des migrateurs utilise cette conduite, au début de la saison de dévalaison quand elle représente la seule voie de transit mais également plus tard, lorsque le barrage déverse et que s’ouvre ainsi une seconde voie de passage. En raison des faibles débits d’alimentation et de l’implantation de l’entrée de la conduite on peut supposer que les anguilles prospectent la retenue pour trouver une voie de transit. L’efficacité de l’équipement, qui s’établit à 12 % de la dévalaison totale, concourt donc pour une part non négligeable au transit des anguilles. La partition des débits entre les différentes voies de migration semblerait essentielle pour définir leur efficacité. Malgré l’aménagement de la conduite, on observe une mortalité de 11 % des anguilles qui l’empruntent. Elle semble essentiellement liée à l’abrasion contre les parois et le papillon de la vanne. Dans de nombreux cas, la mortalité lors du passage dans les conduites de débit réservé doit être très importante, voire totale en raison de leur configuration et de leur mode de gestion. Cette mortalité tend à réduire le nombre des géniteurs produit par le bassin versant. Les anguilles marquées qui ont franchi le barrage grâce à la conduite avant le pic de migration stoppent leur progression en aval. Elles la reprennent quelques semaines plus tard quand le barrage déverse ou l’année suivante. Ce second constat confirme les effets des retenues sur la vitesse de migration. L’utilisation des conduites de débit réservé par les anguilles d’avalaison devrait être prise en compte lors de leur conception et de leur gestion afin de réduire les risques de mortalité

SUIVI DE LA MIGRATION D’AVALAISON DES ANGUILLES PAR UNE CONDUITE DE DEBIT RESERVE