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L’acte de regulation medicale est un acte medical complexe. En effet, depuis leur creation en 1979 en France, les centres de reception et de regulation des appels (CRRA) ont pris une place centrale et croissante. La regulation medicale est ainsi devenue progressivement le pivot de l’organisation et du fonctionnement de l’aide medicale urgente, de la permanence de soins ambulatoires (PDSA), mais egalement un element central de la gestion des crises sanitaires comme nous l’a rappele recemment la declinaison en France des mesures de la lutte contre la propagation du virus Ebola. L’environnement de ces centres 15 s’est complexifie [1], la tâche des professionnels y travaillant a suivi le meme processus. Rigueur, concentration, vigilance, patience, capacite d’adaptation, flexibilite, horaires irreguliers, perseverance, souplesse, polyvalence, sang froid, resistance au stress, maitrise de soi : autant de qualites requises pour le metier... d’equilibriste...mais qui ne souffrent pas de la comparaison avec celui de notre metier d’urgentiste, et en particulier dans nos fonctions de medecin regulateur du centre 15. Etre medecin regulateur urgentiste ne s’improvise pas : cet acte medical complexe est source de defis permanents, qui necessitent la prise en compte de nombreux facteurs afin d’assurer une reponse adequate. Ces facteurs sont representes par des criteres medicaux bien entendus, des criteres lies au contexte social et environnemental, des criteres lies aux ressources disponibles, aux caracteristiques de l’appelant tout en considerant l’exercice du libre choix du patient, et donc de criteres ethiques et deontologiques. La conjugaison de ces imperatifs s’apparente dans de nombreux cas a un veritable exercice de funambule, qui impose donc competence, experience mais egalement maitrise des outils de communication [2]. Les recommandations de la Haute Autorite de Sante de 2011 ont marque clairement que l’acte de regulation medicale etait un acte medical devant faire l’objet d’un enseignement [3]. Dans ce numero des Annales Francaises de Medecine d’Urgence, l’equipe de Bobigny nous presente les resultats d’un travail d’evaluation des modalites d’enseignement de la regulation medicale dans le cadre du diplome d’etudes specialisees complementaire (DESC) de medecine d’urgence. Les auteurs ont mene une enquete par questionnaire aupres de medecins recemment diplomes du DESC de medecine d’urgence d’Ile de France (promotions 2012 et 2013) dans les huit SAMU-centre 15 de cette region. Le questionnaire concernait la formation a la regulation medicale recue au cours des stages de la maquette du DESC de medecine d’urgence (realisation d’un stage au SAMU, formation theorique et/ou pratique a la regulation et sa periodicite, type d’enseignement et appreciation de la duree de la formation). La derniere partie renseignait sur le niveau de formation des jeunes medecins regulateurs au moment du questionnaire (carences ressenties lors des premieres regulations, participation a des formations exterieures et type de formation considere comme necessaire). Sur les soixante-sept reponses colligees (38 % de reponses), 87 % des repondants avaient effectue un semestre au SAMUcentre 15. L’enseignement pratique avait ete dispense moins de deux fois par mois dans 74 % des cas. Les principales modalites de formation etaient la double ecoute passive et active et la duree mediane de cours theorique pendant le stage de deux heures. La qualite de la formation initiale a la regulation medicale etait consideree comme bonne, moyenne et mauvaise pour respectivement 13 %, 60 % et 27 % des repondants. Les marges d’amelioration sont donc non negligeables.

Formation initiale des médecins régulateurs du centre 15 : sur le chemin du DES